Niger

Afrique

PIB / Habitant ($)
592,2 $
Population (en 2021)
26,0 Millions

Evaluation

Risque Pays
D
Climat des affaires
C
Précédemment :
D
Précédemment :
C

suggestions

Résumé

Points forts

  • 7e producteur mondial d’uranium (2021)
  • Exportateur d’or et de pétrole
  • Effort d’investissement dans l’agriculture et les infrastructures

Points faibles

  • Vulnérabilité aux chocs climatiques et aux fluctuations des cours des matières premières
  • Dépendance à une agriculture de subsistance et aux importations énergétiques depuis le Nigeria (70% de l’approvisionnement en électricité)
  • Suspension de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) après le coup d’Etat intervenu en juillet 2023
  • Enclavement
  • Croissance rapide de la population, grande pauvreté (3ème IDH le plus faible du monde), crise alimentaire chronique
  • Perception des taxes et des droits de douane déficiente
  • Corruption endémique et important secteur informel
  • Attaques terroristes, notamment au sud-est

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Europe
34%
Mali
26%
Nigéria
10%
Turquie
5%
Tchad
4%

Import des biens en % du total

Chine 34 %
34%
Europe 19 %
19%
Thaïlande 15 %
15%
Nigéria 4 %
4%
États-Unis d'Amérique 4 %
4%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance soumise à la levée des sanctions

Après une croissance en 2023 fortement affectée par les sanctions économiques internationales imposées à la suite du coup d’Etat de juillet 2023, l’activité devrait connaître un net rebond en 2024, sous réserve de leur allègement progressif à partir de début 2024. La croissance sera alors soutenue par la hausse de la production et des exportations pétrolières, liée à l’inauguration fin 2023 d’un oléoduc, construit par la China National Petroleum Company, reliant les champs d’Agadem au Bénin voisin. Conditionnée à la fin de l’embargo imposé par la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en représailles au coup d’état, la reprise de la production d’uranium contribuera également à la croissance. Celle-ci a marqué un coup d’arrêt en 2023 en raison de la pénurie de produits chimiques nécessaires à son exploitation due à la fermeture des frontières avec ses voisins, exceptions faites du Burkina Faso et du Mali. La construction du barrage hydroélectrique de Kandadji par China Gezhouba Group interrompue par les sanctions qui ont causé l’arrêt du financement international et des pénuries de matériaux, sera aussi porteuse. De plus, l’activité industrielle et les services bénéficieraient également de la reprise des importations d’électricité depuis le Nigeria. La mise en service, fin novembre 2023, de la centrale solaire de Gorou Banda permettra néanmoins l’injection de 30 mégawatts supplémentaires dans le réseau. Toutefois, les perspectives de croissance pourraient être freinées par une baisse des performances agricoles (40% du PIB, 71% des emplois) en raison du risque de sécheresse et d’inondation induit par le phénomène El Niño. Celui-ci renchérira également le prix des importations de riz depuis les pays asiatiques, ce qui contribuera à maintenir des pressions inflationnistes élevées. Par ailleurs, les incursions djihadistes au sud-ouest du pays continueront d’entraver l’investissement privé et l’approvisionnement en denrées alimentaires, actuellement rendu difficile par la nécessité de faire venir des vivres du Burkina Faso dans des convois escortés par l’armée.

Arrivée des recettes pétrolières et retour de l’aide

Le solde courant s’est amélioré en 2023. En effet, compte tenu du massif déficit commercial, l’impact des sanctions commerciales imposées par la CEDEAO sur les importations a largement excédé celui sur les exportations. La suspension de l’aide internationale (9% du PIB en 2022), en représailles du coup, a néanmoins pesé sur l’excédent de la balance des revenus secondaires. En 2024, en dépit de la reprise des importations, l’accroissement des recettes d’exportations, surtout pétrolières, permettra une nouvelle réduction du déficit courant. Le retour de l’aide extérieure contribuera également positivement. Le rapatriement des bénéfices accrus des entreprises, notamment liées au secteur extractif, pèsera néanmoins. Cette évolution reste toutefois soumise à la levée des sanctions internationales. Malgré le poids grandissant des dépenses sécuritaires et sociales, le déficit public se réduira grâce à l’augmentation des recettes pétrolières et au retour de l’aide internationale, soumis à la levée des sanctions. La pénurie de liquidités liée au gel des avoirs publics nigériens auprès de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest se résorbera, après avoir contraint les dépenses du gouvernement en 2023. La fin des sanctions internationales permettrait également le quatrième décaissement de 26,45 millions d’USD au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) de 275 millions d’USD conclue avec le FMI en 2021 pour trois ans et du premier décaissement d’environ 68 millions d’USD dans le cadre de la Facilité de résilience et de durabilité (FSR) de 131,5 millions d’USD sur deux ans, tous deux reportés à la suite du coup d’Etat.

Coup d’Etat militaire et risque sécuritaire accru

Le 26 juillet 2023, des militaires de la garde présidentielle ont renversé le président Mohamed Bazoum, élu démocratiquement en février 2021, alléguant d’une mauvaise gouvernance économique et sociale, et d’une dégradation de la situation sécuritaire. Ralliés par d’autres composantes des forces armées, les putschistes ont créé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) avec à sa tête Adourahamane Tchiani, président autoproclamé. En représailles, les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Niger ont réduit leurs aides et le pays a été suspendu de la CEDEAO et de l’Union Africaine (UA). Si les transactions commerciales et financières ont été suspendues, et les frontières aériennes et terrestres fermées avec les autres pays membres de la CEDEAO, la menace d’une intervention militaire ne s’est toutefois pas concrétisée. Le Mali et le Burkina Faso, également suspendus de la CEDEAO au même motif, ont en revanche apporté leur soutien au nouveau gouvernement nigérien, rejoints par la junte guinéenne, et déclaré que toute intervention à l’encontre du Niger entrainerait une réaction militaire de leur part. A la demande immédiate des nouvelles autorités, la France, ancienne puissance coloniale, a entrepris le retrait de ses troupes sur place (1500 soldats). En parallèle, après le Mali en 2022, le Niger et le Burkina se sont également retirés, fin novembre 2023, de la Force conjointe antiterroriste du Groupe des Cinq pour le Sahel (G5 Sahel), qui ne comprend plus que le Tchad et la Mauritanie, signant la probable fin de l’infrastructure de sécurité commune pour la lutte contre le terrorisme au Sahel soutenue par la France. L’Union Européenne s’est également vue notifiée la fin du partenariat militaire dans la lutte contre le terrorisme, ouvrant la voie à un rapprochement avec la Russie et le groupe Wagner, dans le sillage du Mali et du Burkina. Le pays devra par conséquent faire face à la menace djihadiste, présente notamment dans la région de Tillabéri, au sud-ouest du pays, dans le cadre de la Nouvelle Alliance du Sahel, constituée avec le Mali et le Burkina Faso, qui comprend l’engagement à une assistance mutuelle en cas d’attaque extérieure. Cependant, la situation pourrait évoluer, la réunion de la CEDEAO du 10 décembre 2023 ayant ouvert la voie à un allègement progressif en 2024 des sanctions imposées au Niger. Cet allègement sera conditionné à la mise en place par le nouveau régime d’une feuille de route et d’instances de transition en vue d’un retour rapide à l’ordre démocratique. Les effets négatifs engendrés par les sanctions sur le peuple nigérien, notamment les pénuries de nourriture, de médicaments et d’électricité, pousseront Niamey à coopérer avec le comité chargé de la médiation. La situation sociale restera néanmoins tendue du fait de l’augmentation de la pauvreté liée aux difficultés d’approvisionnement en denrées alimentaires et en énergie. En outre, l’abrogation, fin novembre 2023, d’une loi introduite en 2015, avec le soutien de l’UE, qui criminalisait les passeurs transportant des migrants dans le désert du Niger, est susceptible de tendre davantage les relations avec l’Occident. En effet, elle risque de provoquer une hausse du nombre de migrants cherchant à rejoindre l’Europe par la Libye ou l’Algérie.

Dernière mise à jour : décembre 2023

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