Bénin

Afrique

PIB / Habitant ($)
1 303,4 $
Population (en 2021)
13,4 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
C
Précédemment :
B
Précédemment :
C

suggestions

Résumé

Points forts

  • Croissance potentielle élevée, basée notamment sur le tourisme, le commerce de transit et l’amélioration des rendements agricoles
  • Position stratégique (accès à la mer pour les pays de l’hinterland)
  • Réformes structurelles efficaces : investissement et assainissement budgétaire

Points faibles

  • Economie peu diversifiée (exportations reposant sur le coton, la noix de cajou et le ré-export)
  • Lacunes en matière de gouvernance : corruption, bureaucratie, arbitraire politique et judiciaire
  • Insécurité dans le Nord due aux islamistes

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Bangladesh
42%
Inde
15%
Chine
6%
Pakistan
5%
Togo
4%

Import des biens en % du total

Europe 20 %
20%
Inde 16 %
16%
Chine 14 %
14%
Émirats arabes unis 7 %
7%
Nigéria 5 %
5%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Un renforcement de la spécialisation dans le coton et le ré-export

Porté par une multiplication par deux de la production de coton entre 2014 et 2020, le Bénin a connu une forte croissance sur la période, et conservé une croissance solide en 2020, malgré la pandémie. La spécialisation dans cette matière première et le ré-export génèrent des incertitudes, concrétisées par un plateau des rendements atteint récemment et la fermeture des frontières par le Nigéria en 2019 (comme en 1984). L’agriculture (30% du PIB et 40% de l’emploi en 2021) demeure prédominante, même si l’émergence d’une base industrielle dans les matériaux de construction, le textile et l’agroalimentaire est encouragée. Un monopole de facto de l’or blanc, c’est-à-dire des achats et de l’égrenage du coton, continue de structurer la filière et des usines de confection textile ont ouvert à l’automne 2022 dans la zone industrielle de Glo Djigbé. L’exportation de noix de cajou brutes sera interdite en 2024 pour favoriser la transformation sur place.

L’investissement privé (20% du PIB) devrait rester stable, alors que l’investissement public devrait légèrement refluer (de 7 % en 2020 à 5,5% en 2023), sans retomber à son niveau initial d’avant la pandémie. L’investissement total a fortement progressé, passant de 20% du PIB en 2016 à 27% en 2020, la part de la consommation des ménages dans le PIB reculant dans les mêmes proportions. Depuis la pandémie et la crise ukrainienne, les investissements publics, particulièrement dans le réseau électrique (grâce à la coopération étasunienne) et le transport de marchandises, ont servi de moteur à une croissance basée sur une position de carrefour. Le port de Cotonou travaille sur sa compétitivité depuis 2017, soutenu par l’expertise du port d’Anvers. Eiffage remporte en août 2022 un contrat de 160 millions d’euros d’extension et de rénovation d’ici 2027. L’amélioration des capacités en volume Panamax, en manutention logistique et en efficacité administrative vise à faire face à la concurrence régionale, en agissant sur les coûts et les délais d’attente. Toujours dans une logique d’échanges, la China National Petroleum Corporation mettra en service en 2023 l’oléoduc entre Agadem (Niger) et Port Sémé. Avec des travaux lancés en octobre 2021, la Banque africaine de développement finance l’aménagement de la « route du coton » dans le Nord entre Djougou et Banikoara à hauteur de 237 millions de dollars, pour une fin attendue courant 2024.

Bien qu’assez épargnés par l’inflation importée (les prix du riz restant stables en 2022), les ménages ont bénéficié de subventions aux intrants agricoles et carburants ainsi que de réductions de droits de douane. Ayant fortement progressé en 2020, passée de 15 à 19% du PIB, la dépense publique devrait connaître un effet d’hystérèse en raison d’un niveau d’investissement élevé. La résorption post-pandémique des pénuries, conjuguée à l’inflation alimentaire et énergétique, aggravée par la dépréciation du franc CFA vis-à-vis du dollar, a conduit à une sévère dégradation des importations nettes en 2022. Dans un scénario de ralentissement mondial, le tassement du cours des matières premières devrait conduire à un redressement de ce poste dès 2023 et améliorer la contribution des échanges à la croissance.

Des progrès récents dans la gestion macroéconomique

Le Plan d’action gouvernemental mené depuis 2018, consistant en une meilleure gestion macroéconomique et transparence budgétaire, a permis au pays de se financer sur les marchés en 2019 et 2021. Cotonou a également bénéficié en juillet 2022 d’une facilité de crédit élargie du FMI sur 42 mois à hauteur de 638 millions de dollars US, venant en soutien à la stabilisation anti-inflationniste, à la poursuite du Plan de développement, ainsi qu’aux dépenses de sécurité. Il est toutefois à noter que les prêts de l’institution ne représentent qu’une faible part de sa dette, le pays bénéficiant surtout de prêts-projets de la Banque Mondiale. La dette publique se partage à parts égales entre emprunts multilatéraux, obligations extérieures et domestiques. Son stock devrait se stabiliser grâce à la poursuite de l’assainissement budgétaire et la croissance.

Résultant entièrement du déséquilibre de la balance des biens et services, le déficit courant sera financé grâce aux IDE, aux dotations directes en capital, aux prêts-projets et aux déboursements du FMI. Le besoin de financement ne devrait pas sensiblement évoluer à moyen terme en raison d’un tassement des prix du coton.

Un renforcement sécuritaire pour pallier la menace au Nord

Réélu en 2021 pour 5 ans, le président Patrice Talon vise à marginaliser l’opposition politique, par l’empêchement électoral et l’instrumentalisation de la justice. Les législatives de janvier 2023 marquent un retour (autorisé) de l’opposition au Parlement. Le gouvernement essaie aussi de passer sous silence les incursions djihadistes dans le nord. Venant régulièrement du Niger et du Burkina voisins, les terroristes mènent des attaques d’une intensité croissante depuis 2019, justifiant des appels à un soutien militaire renforcé, notamment lors de la visite du président Macron en juillet 2022. A l’alliance traditionnelle avec la France, Cotonou cherche à trouver des relais complémentaires en la Chine et les pays du Golfe potentiels pourvoyeurs d’investissements, ainsi que le Rwanda à travers la conclusion d’un accord de sécurité portant sur la formation policière et anti-terroriste en septembre 2022.

Le contexte social demeure fragile dans un pays, certes désormais à revenus intermédiaires, mais marqué par des inégalités au sein de la population (en 2020, coefficient de Gini des revenus à 0,47 et 49,6% des citoyens avec moins de 1,9$/jour), ainsi qu’entre le Nord et le Sud (alphabétisme et accès à la santé). Ne disposant ni de pétrole ni de ressources minières, le pays capitalise sur son histoire pour développer le tourisme. En 2022, la restitution d’œuvres d’art pillées pendant la période coloniale, ainsi que le succès des « Amazones d’Abomey » à l’étranger met le Bénin en lumière sous un jour favorable.

Dernière mise à jour : février 2023

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