Haïti

Amérique du Nord

PIB / Habitant ($)
1 702,0 $
Population (en 2021)
12,0 Millions

Evaluation

Risque Pays
E
Climat des affaires
E
Précédemment :
E
Précédemment :
E

suggestions

Résumé

Points forts

  • Programmes de développement et de reconstruction établis avec des donateurs internationaux
  • Adhésion à des organisations régionales (Association des États des Caraïbes, Organisation des États américains, CARICOM, CARIFORUM)

Points faibles

  • Forte vulnérabilité aux catastrophes naturelles, notamment aux ouragans et aux tremblements de terre
  • Faible niveau de développement (classement IDH de 170 sur 189) et de profondes inégalités (coefficient de GINI de 41.1)
  • Dépendance à l'égard des envois de fonds des expatriés haïtiens aux Etats-Unis et au Canada et à l’égard des dons internationaux
  • Manque d'infrastructures, notamment énergétiques (70% de la population n'a pas accès à l'électricité)
  • Mauvaise gouvernance et environnement commercial de faible qualité ; vaste secteur informel
  • Coût fiscal des importations non déclarées en provenance de la République dominicaine
  • Instabilité politique, corruption et insécurité

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

États-Unis d'Amérique
82%
Canada
4%
Mexique
4%
Europe
3%
Thaïlande
2%

Import des biens en % du total

Chine 25 %
25%
États-Unis d'Amérique 24 %
24%
Indonésie 12 %
12%
Europe 5 %
5%
Canada 4 %
4%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Le climat sécuritaire pénalisera la croissance

En 2022, le faible de taux de vaccination contre la COVID-19 et l’aggravation de l’insécurité depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 ont prolongé la récession déclenchée par la crise politique de 2018 et les aléas climatiques de 2019. Pour 2023, la croissance demeurera fragile. L’inflation, qui devrait rester élevée, continuera de comprimer la consommation des ménages. La suspension définitive des subventions de l’essence depuis septembre 2022 et la poursuite du financement monétaire de l’Etat continueront probablement d’alimenter la hausse des prix. De plus, le ralentissement de l’activité et l’inflation en Amérique du Nord devrait freiner les envois de fonds provenant de la diaspora haïtienne (plus de 20% du PIB) y étant installé. L’épidémie de choléra pénalisera aussi la consommation des ménages. La contribution des investissements privés restera faible, souffrant de l’instabilité sécuritaire. La baisse de la demande américaine freinera les exportations de textiles (87 % du total), tandis que la criminalité pénalisera la reprise du secteur du tourisme (8% du PIB) qui provient principalement des Etats-Unis. Malgré un accès préférentiel au marché américain, la fragilisation des exportations textiles affectera la production de coton (moins de 9% du PIB. Le don accordé en mai 2022 par la Banque Mondiale la financerait en partie.

Stabilisation modérée du déficit public, détérioration de la balance courante

Au cours de l’exercice budgétaire 2021/22, le déficit public s’est accru, à la faveur d’une baisse des dépenses courantes et d’une hausse des dons. Il devrait légèrement se creuser en 2022/23, souffrant d’une base fiscale très faible (moins de 5,8% du PIB en 2021/22). La faible mobilisation de l’impôt et les contraintes de financement continueront de dicter la politique budgétaire. Si les recettes devraient augmenter en lien avec des réformes visant à élargir l’assiette fiscale et avec le retour de la croissance économique, les dépenses sociales devraient continuer à augmenter. La réduction (de 16 %) des subventions aux produits pétroliers à partir de l’automne 2022 permettra de dégager de l’espace budgétaire pour celles-ci. Parallèlement, les dépenses d’investissement en capital se concentreront sur l’effort de reconstruction De plus, face au contexte sécuritaire dégradé, des dépenses supplémentaires seront allouées à la police nationale. Après avoir bénéficié d’un allègement du service de la dette au titre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés et d’une aide du FMI (224 millions de USD) en 2021, le pays a conclu « Programme Surveillé par le Personnel » avec l’institution de Bretton Woods sur un an en juin 2022. Il pourrait ouvrir la voie à un nouveau soutien financier du FMI avant mi-2023. Le financement du déficit continuera de s’appuyer sur la monétisation par la Banque centrale d’Haïti, génératrice d’inflation, et sur les dons extérieurs des partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Le compte courant est redevenu déficitaire en 2022, essentiellement grevé par la hausse de la facture d’importations, d’énergie et de denrées alimentaires en tête. En 2023, il devrait continuer à se creuser, pénalisé par l’important déficit de la balance commerciale (environ 20% du PIB). Les importations, notamment d’énergie pèsera encore, tandis que les exportations, dominées par celles de textiles devraient souffrir de l’environnement international dégradé. Même si les recettes touristiques rebondissent, le compte des services devrait rester largement déficitaire (2,5% du PIB environ). Ces déficits seront en grande partie compensés par l’excédent du compte des transferts, alimentés par les importants envois de fonds des expatriés haïtiens et, dans une moindre mesure, les transferts officiels. Le compte des revenus devrait continuer d’avoir un impact neutre sur le compte courant. En dépit du faible déficit courant, l’importante facture d’importations et la dépendance au envois de fonds d’expatriés et aides officielles représentent des sources de vulnérabilité extérieure. De plus, les faibles investissement directs étrangers ne permettent pas de financer le déficit, obligeant l’accumulation d’arriérés et la ponction des réserves de change. Celles-ci, couvrant près de 5 mois d’importations, devraient permettre de contenir la dépréciation de la gourde à court-terme.

La guerre des gangs, l’incertitude politique et l’inflation assombrissent les perspectives d’avenir

L’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021 a généré une instabilité politique et sécuritaire extrême, encore largement irrésolue. Ariel Henry, nommé par M. Moïse peu avant son assassinat, occupe la fonction de premier ministre d’un gouvernement intérimaire. Alors que son mandat aurait dû s’achever en février 2022, les questions entourant sa légitimité, y compris au sein de son propre parti (Parti Haïtien Tèt Kale), sont de plus en plus nombreuses. Les élections générales, qui devaient initialement avoir lieu le 7 novembre 2021, ont été reportées indéfiniment après que le Premier ministre Henry a démis le conseil chargé d'organiser les élections. Dans le même temps, le Conseil National de la Transition (CNT), issu des accords de Montana (août 2021) signés par une partie des partis d’opposition et des organisations de la société civile, ont défini une feuille de route prévoyant des élections d’ici à 2023. Le 31 janvier 2022, le CNT a nommé Fritz Jean, ex-gouverneur de la banque centrale, président et Steven Benoit, premier ministre.

Néanmoins, les initiatives du CNT, en proie à des querelles intestines, ont reçu peu de soutien de la part du gouvernement d’Ariel Henry et de la communauté internationale. Cette dernière, à commencer par les Etats-Unis, a appuyé le gouvernement M. Henry tout en rappelant la nécessité d’organiser prochainement des élections. Aussi, Fritz Jean et Steven Benoit demeurent toujours dans l’attente de leur investiture. Face à l’impuissance des pouvoirs publics, les gangs armés ont gagné du terrain dans le pays. L’insécurité et le manque de légitimité du gouvernement, sur fond d’inégalités, de pauvreté et d’inflation, ont exacerbé les tensions sociales. Depuis l’été 2022, la fin des subventions de l’essence et la réduction annoncée de celles sur les autres produits pétroliers ont multiplié les émeutes et les manifestations. Les perspectives politiques et sécuritaires paraissent encore très instables et incertaines. En septembre 2022, les Etats-Unis, partenaire privilégié, ont proposé au sein du Conseil de sécurité des sanctions contre les chefs de gangs et une éventuelle intervention des casques bleus. La diplomatie chinoise soutient un embargo de l’ONU sur les ventes d’armes légères à destination des gangs haïtiens. Si les financements internationaux sont contraints par la fragilité de la situation politique, le pays demeure récipiendaire de l’aide humanitaire, notamment pour soutenir la reconstruction suite au séisme d’août 2021.

Dernière mise à jour : mars 2023

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