Eswatini

Afrique

PIB / Habitant ($)
4 164,8 $
Population (en 2021)
1,2 Millions

Evaluation

Risque Pays
D
Climat des affaires
C
Précédemment
D
Précédemment
C

suggestions

Résumé

Points forts

  • Importantes ressources agricoles (élevage, culture du maïs) et forestières
  • Potentiel touristique
  • L’agro-industrie (sucre de canne, bois, fabrication de concentrés pour boissons) et le secteur de l’habillement sont relativement bien développés
  • Lilangeni ancré au rand sud-africain
  • Les recettes de l’Union douanière d’Afrique australe (UDAA) alimentent une part conséquente des dépenses publiques (13,5% du PIB en 2023)

Points faibles

  • Forte dépendance vis-à-vis de l’Afrique du Sud (commerce, remises des expatriés, revenus au titre de l’UDAA)
  • Forte présence de l’Etat dans l’économie, ce qui limite les investissements dans le secteur privé
  • Soldes budgétaire et extérieur fortement exposés à la volatilité des transferts de l’UDAA
  • Corruption, favoritisme et mauvaise gestion des fonds publics
  • Pauvreté et informalité alimentées par de faibles niveaux de salaires et un chômage élevé
  • Prévalence élevée du VIH (28% des 15-49 ans)
  • Troubles sociaux périodiques

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Afrique du Sud
69%
Kenya
5%
Nigéria
3%
Mozambique
3%
Europe
2%

Import des biens en % du total

Afrique du Sud 65 %
65%
Chine 13 %
13%
Inde 5 %
5%
Europe 4 %
4%
États-Unis d'Amérique 3 %
3%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

Une croissance économique modérée, tributaire de la performance sud-africaine et de la météo

Une croissance modérément dynamique est attendue en 2024 en eSwatini, petit pays enchâssé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. Cette performance doit aux perspectives de croissance positives en Afrique du Sud (70% des exportations et 65% des importations). Des investissements, avec, notamment, la construction du barrage Mkhondvo Ngwavuma (MNWAP) qui permettra un meilleur accès à l’eau pour l’agriculture, seront à l’origine d’une augmentation des dépenses publiques en 2024 et stimuleront l’activité économique sur le moyen terme. La dépense publique, estimée à 30% du PIB en 2023, sera soutenue par les recettes issues de l’UDAA. En revanche, la croissance restera modérée en raison de la faible diversification de l’économie et d’un investissement privé modeste (moins de 10% du PIB) qui limitent la création d’emplois pourtant nécessaires à la réduction du taux de chômage (22%). De plus, les effets encore néfastes d’El Niño maintiendront la production agricole en deçà de son potentiel. Le gouvernement envisage des réformes structurelles pour les secteurs du bois et du sucre (parcs industriels, fonds pour les petites et moyennes entreprises, simplification des démarches administratives) qui pourraient stimuler les exportations. Cependant, compte tenu du contexte socio-politique tendu, les politiques mises en place en 2024 viseront surtout à contenir le mécontentement pour assurer le maintien du monarque au pouvoir. Dès lors, l’environnement réglementaire, toujours peu favorable, et le manque de qualification de la main d’œuvre entretiendront un risque opérationnel important dissuasif pour les investissements directs étrangers.

Calée sur le cycle monétaire de la banque centrale d’Afrique du Sud (SARB), la Banque centrale d’eSwatini a décidé de maintenir les taux à 7,5% en janvier 2024. La pause au resserrement monétaire de la SARB, induite par le recul de l’inflation en 2023, laisse entrevoir une possible baisse des taux en 2024 et 2025. L’atténuation des perturbations logistiques, la baisse du prix du carburant (12% des importations) et la baisse de l’inflation en Afrique du Sud permettront une baisse de l’inflation en eSwatini en 2024.

Un compte public qui s’améliore et un excédent courant

L’Eswatini conservera un déficit public en 2024/25. Le gouvernement peine à réduire significativement ses dépenses courantes. Entre autres, l’objectif de réduction de la masse salariale dans le secteur public (de 11% à 10% du PIB) sera difficilement atteint compte tenu du mécontentement de la population. En revanche, les redevances accrues du secteur sucrier, ainsi que des recettes plus importantes au titre de l’UDAA, viendront réduire le déficit. D’ailleurs, le gouvernement prévoit de verser l’équivalent de 82 millions d’USD (1,8% du PIB) dans le nouveau fonds de stabilisation des recettes de l’UDAA. Son but est de lisser le montant de ces recettes très volatiles dans les budgets annuels à un niveau équivalent à 7% du PIB. La part des dépenses publiques dans le PIB devrait diminuer en 2024/25, à mesure que celles liées aux élections diminuent et grâce à une inflation modérée qui réduit le coût des subventions. Cependant, les projets d’infrastructures tels que le Swaziland railway (qui relie l’eSwatini à l’Afrique du Sud et au Mozambique) pourront inverser la tendance en 2025/26. En outre, l’allègement du déficit public devra aux aides budgétaires d’institutions internationales (Banque mondiale, Banque africaine de développement). Alors que la dette extérieure représente 50% de la dette publique totale, le pays prévoit de financer le déficit budgétaire principalement par emprunt domestique (émission d’obligations).

Malgré les conséquentes importations de services (liés aux investissements publics) et une augmentation des intérêts de la dette en 24/25, le compte courant restera excédentaire. Cet excédent devra beaucoup à la hausse des recettes issues de l’UDAA. La balance commerciale restera aussi excédentaire, mais son surplus se réduira. De fait, les répercussions d’El Niño sur le secteur agricole pèseront sur les exportations. Par ailleurs, le lilangeni devrait continuer à se déprécier face au dollar américain, imitant la dynamique du rand sud-africain. Une inversion de la tendance n’est pas attendue puisque la position extérieure sud-africaine ne devrait pas s’améliorer.

Une monarchie absolue en péril et des réformes démocratiques en suspens

La situation politique en eSwatini, dernière monarchie absolue du continent africain, restera instable et fragile en 2024. Malgré une opposition grandissante et son impopularité croissante, le roi Mswati III devrait se maintenir au pouvoir. Issus des dernières élections législatives, en septembre 2023, la plupart des 59 élus sont pro-royalistes. De fait, le système électoral est tel que les candidats sont sélectionnés en premier lieu par des conseils de village présidés par des chefs coutumiers proches du roi. Mswati III a nommé ses fidèles comme ministres, dont Russel Dlamini comme le premier d’entre eux. En 2024, les réformes politiques demandées par la population, dont le passage à un système multipartite (les partis politiques sont bannis depuis 1973) et une limitation des pouvoirs exécutifs du monarque, ne seront probablement pas adoptées par le roi. De mauvaises conditions socio-économiques (fort taux de chômage, service public lacunaire, pauvreté généralisée), une corruption excessive, l’absence de libertés civiles et politiques alimentent la frustration de la population. La dissatisfaction générale à l’égard du Roi, souverain depuis 37 ans, et qui vit dans l’opulence, conduit à des manifestations et des grèves récurrentes ces dernières années. Si le souverain continue de s’appuyer sur les forces de sécurité pour asseoir son autorité et essouffler toute forme d’insurrection populaire, le pouvoir peine à effectivement apaiser le mécontentement et notamment à contrôler une population jeune de plus en plus engagée, surtout depuis la récente série de coups d’Etat réussis sur le continent.

Concernant ses relations avec l’extérieur, l’eSwatini est le seul pays africain qui maintient des relations diplomatiques avec Taïwan. Malgré des pressions économiques et diplomatiques chinoises, le pays semble décidé à maintenir ses liens avec la République de Chine, ce pays étant une source majeure d’aide extérieure. Par ailleurs, l’immobilisme sur les réformes démocratiques continuent d’inquiéter la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), qui, cependant, ne devrait pas trop interférer, sauf en cas de dérapage.

Dernière mise à jour : mai 2024

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