Pourquoi la gestion des risques par un assureur-crédit sera toujours dynamique, notamment en tant de crise ?

Souvent méconnue du grand public, l’assurance-crédit est une solution mise à disposition des entreprises pour qu’elles puissent se développer sereinement. Elle consiste en des prestations de conseil, de prévention du risque et d’aide à la décision dans la stratégie commerciale des entreprises.

L’objectif est que les celles-ci puissent bénéficier d’informations fiables pour identifier les risques d’impayés qui émanent de leurs échanges commerciaux, les évaluer de manière dynamique, et s’en protéger.

 

Le métier de l’assurance-crédit

L’évaluation des risques doit être très fine et différenciée car les situations doivent être examinées au cas par cas. On doit identifier les transactions qui sont porteuses d’un risque supportable et celles qui sont intrinsèquement trop risqués, pour lesquelles le rôle de l’assureur est de dissuader ses clients de les maintenir. Ce n’est effectivement pas dans l’intérêt d’une entreprise que l’assureur crédit garantisse un risque dont il a la certitude qu’il va se matérialiser ! L’assurance-crédit est donc un métier d’expertise où les experts et la qualité des données, des informations, et des conseils font la différence. La couverture des risques n’intervient qu’en second lieu.

Enfin, les risques évoluent et la situation des clients des assurés évoluent également. La gestion des risques doit donc être dynamique.

 

Une réponse adaptée aux crises

Crises pétrolières, crise asiatique, bulle Internet, subprimes, pandémie Covid-19… Les chocs macroéconomiques pouvant engendrer des risques multiples n’ont pas manqué ces dernières décennies ! Du point de vue de l’assurance-crédit, on observe des similitudes d’un choc à l’autre. Par exemple une augmentation de la sinistralité ou encore une certaine réduction des niveaux de couverture accordés par les assureurs à leurs clients. Rien d’étonnant puisque ces périodes sont marquées par une envolée des défauts de paiement.

Dans un tel contexte, un assureur-crédit peut décider de désassurer un risque, une décision actée avant tout dans l’intérêt de son client qui, bien qu’indemnisé en cas d’impayé, conserve systématiquement à sa charge une partie de la perte liée à la facture non échue (entre 5 et 10 %).

De là à imaginer une contraction brutale de l’accès à l’assurance-crédit au cours de ces phases de bas de cycle, il y a néanmoins un pas… à ne surtout pas franchir ! D’abord car comme n’importe quelle autre entreprise commerciale, l’assureur-crédit a d’abord l’ambition de fidéliser sa clientèle notamment à travers les différents cycles économiques.

De plus, l’expérience des crises passées tend à démontrer le caractère contreproductif qu’auraient pu induire des arbitrages rendus « à chaud ». La crise sanitaire en est la parfaite illustration : lorsque la plupart des gouvernements de la planète ont mis leur économie sous cloche, les modèles utilisés par les assureurs-crédit laissaient augurer une hécatombe sur le front des faillites. C’était toutefois sans compter sur l’intervention inédite des Etats, dont l’action a abouti à l’extrême inverse.

 

Une expertise de longue date

Parce que les facteurs déclencheurs d’une crise ne sont jamais identiques, il importe ainsi de ne jamais chercher à répliquer les choix d’hier et de se laisser le temps de l’analyse. Ainsi, lorsque la Russie envahit l’Ukraine en 2022, Coface évalue longuement les multiples impacts des mesures adoptées par la communauté internationale à l’encontre de la Russie, avant de contacter l’ensemble de ses clients exposés à des contreparties russes. En concertation avec eux, et dans une approche rigoureuse et disciplinée, Coface a ensuite réduit son exposition sur ce marché de façon progressive. Une démarche appréciée qui, sur la durée, s’avère payante : l’ancienneté moyenne du portefeuille de clients de Coface avoisine les 15 ans, signe que l’action entreprise par le Groupe Coface durant les phases de choc donne largement satisfaction !