Les études économiques et analyses risques pays et risques sectoriels Coface
Congo, République démocratique du

Congo, République démocratique du

Population 93,8 millions
PIB par habitant 603 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) 1,7 6,2 8,9 7,8
Inflation (moyenne annuelle, %) 14,0 10,1 9,0 12,5
Solde public / PIB (%) -2,1 0,8 -0,3 -1,5
Solde courant / PIB (%) -2,2 -0,9 0,1 0,5
Dette publique / PIB (%) 12,9 14,2 14,6 12,5

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Ressources minérales abondantes (cuivre, cobalt, diamant, or, étain…)
  • Potentiel hydroélectrique significatif
  • Deuxième plus grande forêt tropicale du monde et vaste biodiversité
  • Participation internationale et coopération régionale au règlement des conflits dans la région des Grands Lacs

POINTS FAIBLES

  • Faiblesse des infrastructures (transports, énergie, télécommunication)
  • Situation humanitaire et sécuritaire précaire, avec de nombreuses milices armées sévissant à l’Est du pays
  • Risque de résurgence d’une épidémie de la maladie à virus Ebola
  • Fortes dépendance aux prix des matières premières
  • Faible gouvernance

Appréciation du risque

Le secteur minier soutient de solides perspectives

Après un ralentissement de l’activité associé aux retombées de la pandémie de la COVID-19, le secteur minier a permis à la croissance de regagner en vigueur en 2021. En 2022, il devrait encore être le principal contributeur à l’accélération de l’activité. Les exportations nettes soutiendront la croissance grâce au cobalt et au cuivre, (environ 85 % des exportations de marchandises). Alors que les prix de ces minerais devraient rester élevés, la production et les exportations progresseront. La production de cuivre sera portée par l’extension de la mine de Kamoa-Kakula, qui a produit ses premiers concentrés mi-2021, et pourrait devenir la seconde plus grande mine de cuivre du monde. Malgré un environnement opérationnel et politique incertain, les perspectives favorables de demande mondiale pour ces minerais critiques dans la transition énergétique devraient continuer d’attirer l’investissement privé, particulièrement en provenance de Chine. La formation brute de capital fixe devrait aussi être soutenue par un renforcement de l’investissement public, notamment dans les infrastructures, visant à réaliser les objectifs du Plan stratégique national de développement (PSND). L’inflation, grâce à un franc congolais relativement plus stable, devrait continuer à graduellement baisser en 2022, soutenant la consommation privée. Néanmoins, sa contribution à la croissance sera contrainte par la large part de la population vivant sous le seuil de pauvreté (plus de 70 %). De plus, alors que moins de 0,5 % de la population était vaccinée contre la COVID-19 fin 2021, la consommation pourrait être exposée à de nouvelles restrictions dans les zones urbaines. Une potentielle résurgence de la maladie à virus Ebola et la situation sécuritaire précaire à l’Est du pays pourraient aussi la contraindre. 

 

Réduction des déficits jumeaux grâce aux recettes minières

En 2022, le déficit budgétaire devrait continuer à se réduire, bénéficiant d’une croissance robuste des recettes publiques. L’activité domestique devrait soutenir les recettes fiscales, notamment celles liées à la TVA et à l’impôt sur les revenus, tandis que les revenus miniers, qui représentent environ un tiers du total, bénéficieront de la hausse des exportations. Le programme triennal FEC conclu avec le FMI en juillet 2021 pour un montant d’environ 1,5 milliards USD, le premier depuis l’interruption d’un précédent en 2012, visera également à accompagner les réformes pour améliorer la mobilisation des ressources domestiques. Les recettes publiques représentent à peine 10 % du PIB. Côté dépense, en ligne avec les objectifs du programme FMI, les autorités ont annoncé vouloir rationaliser le poids de la masse salariale (qui absorbe environ 60 % des recettes), afin de donner la priorité aux dépenses de santé pour répondre aux défis sanitaires (Ebola, COVID-19…). Elles espèrent également pouvoir allouer plus de ressources à la dépense d’investissement en capital pour réaliser les objectifs du PSND. L’accord avec le FMI pourrait permettre de catalyser les soutiens extérieurs concessionnels afin de financer le déficit, alors que le gouvernement s’est engagé à limiter le recours au financement monétaire. La faible dette publique limite le risque de surendettement, mais les charges y étant associés pourraient rapidement devenir insoutenables compte tenu du faible taux de pression fiscale.

 

En 2022, le déficit du compte courant devrait continuer à se réduire à la faveur de la hausse des recettes d’exportations minières, qui alimentent l’excédent commercial. Le déficit des services, qui reflète la demande pour ceux liés aux infrastructures et aux mines, pourrait se réduire à mesure que les expansions prévues sont achevées. En revanche, les rapatriements des bénéfices des sociétés étrangères devraient augmenter parallèlement aux exportations. L’aide pour la pandémie, la coopération internationale courante et les envois de fonds d’expatriés depuis l’étranger soutiendront le léger excédent du compte des transferts. Les crédits concessionnels et IDE devraient permettre de financer ce déficit. La croissance des exportations pourrait permettre de reconstituer les réserves de change qui restent faibles (environ 1 mois d’importations fin 2021), malgré l’allocation de droits de tirage spéciaux et le versement de la première tranche du programme FEC en 2021. Une hausse des réserves limiterait aussi les pressions baissières sur le franc congolais.

 

Climat politique, social, sécuritaire et sanitaire précaire

En décembre 2018, après deux ans de report des élections générales, et à l’issue d’un processus électoral entaché de nombreuses allégations d’irrégularités et de violences, Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle, marquant la fin de près de 18 ans à la tête de l’Etat pour Joseph Kabila. Si ce dernier a, dans un premier temps, gardé son influence grâce à un accord de partage du pouvoir, la coalition a été rompue par le président en décembre 2020. En avril 2021, un gouvernement d’«Union sacrée de la nation », composé de 56 membres et mené par le Premier ministre Sama Lukonde, a été nommé, s’appuyant sur une coalition éponyme composée de 24 partis, dont la stabilité pourrait être difficile à maintenir jusqu’aux prochaines élections générales, prévues fin 2023. A l’approche de cette échéance, qui pourrait réunir les trois principaux protagonistes des élections 2018 (Félix Tshisekedi, Joseph Kabila et Martin Fayulu), les tensions risquent de s’intensifier. Elles envenimeraient un climat social précaire, alimenté par la prévalence de la pauvreté, la corruption, la faible gouvernance et l’insécurité. Sur ce dernier plan, les milices armés continuent de s’affronter à l’Est du pays, notamment pour le contrôle des ressources naturelles, malgré l’imposition, en mai 2021, de la loi martiale dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Dans cette dernière, le gouvernement a annoncé une nouvelle résurgence de la maladie à virus Ebola en octobre 2021, cinq mois après la fin de la douzième épidémie. L’instabilité sociale, politique, sécuritaire et sanitaire contribue à un climat des affaires très contraignant.

 

Dernière mise à jour : Février 2022 

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