Luxembourg

Europe

PIB / Habitant ($)
126598,0 $
Population (en 2021)
0,6 Millions

Evaluation

Risque Pays
A2
Climat des affaires
A1
Précédemment :
A2
Précédemment :
A1

suggestions

Résumé

Points forts

  • Stabilité fiscale
  • Main-d'œuvre qualifiée et multilingue
  • Infrastructure de haute qualité, réglementation favorable aux entreprises
  • Centre financier international majeur

Points faibles

  • Fortement dépendante du secteur financier
  • Économie vulnérable aux conditions économiques de la zone euro
  • Impact budgétaire à long terme du vieillissement de la population

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Allemagne
27%
France
15%
Belgique
12%
Pays-Bas
7%
Italie
4%

Import des biens en % du total

Belgique 35 %
35%
Allemagne 26 %
26%
France 11 %
11%
Pays-Bas 7 %
7%
Italie 3 %
3%

Perspectives

Cette rubrique est un véritable outil pour le directeur financier ou le credit manager dans l'entreprise. Elle informe sur les moyens de paiement à utiliser et sur la façon de mener des actions de recouvrement.

La politique monétaire restrictive frappe de plein fouet la croissance économique, alors que le pouvoir d'achat des ménages reste relativement élevé

L'économie luxembourgeoise est restée relativement stable tout au long de la pandémie et de la reprise mondiale grâce à sa spécialisation dans les services financiers (30 % du PIB), qui a été généralement forte. Le pays est le deuxième centre mondial de fonds d'investissement (5 368 milliards d'euros d'actifs sous gestion au deuxième trimestre 2023) derrière les États-Unis. Le secteur financier est principalement composé de banques étrangères (filiales de banques européennes). Si le nombre de banques s'est réduit de 130 en 2019 à 120 en juin 2023, le nombre d'employés du secteur a augmenté. Ce qui était un atout en période d'incertitude économique s'est retourné contre la croissance économique au Luxembourg en période de resserrement monétaire mondial. En effet, la BCE a augmenté ses taux d'intérêt directeurs de 200 points de base entre le début de l'année 2023 et l'automne, portant le taux de prêt marginal à 4,5 %, le niveau le plus élevé depuis juillet 2001 et l'un des niveaux les plus élevés de toute l'histoire de la BCE. En outre, la BCE a cessé tout réinvestissement dans son programme d'achat d'actifs au début de l'été 2023, ce qui se traduit par une diminution des actifs dans son bilan d'en moyenne 30 milliards d'euros par mois en 2023 et 2024. La Fed est sur la voie d'une politique monétaire encore plus restrictive, ce qui a entraîné l'effondrement de certaines banques américaines au printemps 2023. Le Crédit suisse s'est également effondré en raison d'une crise de confiance suivie de sorties de liquidités. Alors que les banques luxembourgeoises sont restées en bonne santé, l'effet du resserrement de la politique monétaire mondiale peut être observé dans la baisse des investissements sur le marché financier luxembourgeois et dans certaines fusions.

Le PIB a fortement diminué au cours de l'année 2022, surtout vers la fin, faisant entrer l'économie en récession. Cependant, celle-ci ne sera visible que dans le taux de croissance annuel en 2023. En effet, après quelques hauts et bas au premier semestre 2023, la croissance économique devrait s'être stabilisée et même afficher une légère croissance au second semestre. La reprise n'est en fait visible que dans la croissance annuelle de 2024. La politique monétaire continue à jouer un rôle important. À partir de l'automne 2023, la BCE devrait adopter un mode "attentiste". Les premières baisses de taux ne sont cependant pas probables avant le second semestre (probablement le quatrième trimestre) 2024. En termes d'assouplissement quantitatif, la BCE continuera à réinvestir les titres arrivant à échéance dans le cadre de son programme d'achat d'urgence en cas de pandémie (PEPP) au moins jusqu'à la fin de l'année 2024. Alors que la politique monétaire restrictive continue de freiner les investissements privés et les activités bancaires (en particulier les prêts), la consommation privée apporte un soutien positif, car les ménages luxembourgeois ont un pouvoir d'achat plus élevé que leurs voisins. La principale raison de ce pouvoir d'achat plus élevé est l'indexation des salaires sur l'inflation. La loi luxembourgeoise stipule que les salaires sont automatiquement ajustés à la hausse lorsque, au cours des six derniers mois, l'inflation moyenne est supérieure de 2,5 % à son niveau au moment de la dernière adaptation salariale. En 2022, l'adaptation des salaires a été reportée à 2023 afin de limiter les pressions financières excessives sur les entreprises. Pour atténuer l'impact sur les ménages, le gouvernement a décidé de plafonner les prix du gaz, de geler les prix de l'électricité en 2023, d'accorder une remise sur les prix des carburants et de réduire la TVA d'un point de pourcentage dans toutes les catégories de TVA. En outre, un programme de soutien spécial a été mis en place pour les ménages à faibles revenus et les maisons de retraite. En 2023, en plus de ces mesures, des augmentations salariales de 2,5 % ont été mises en œuvre en février, avril et septembre. En outre, le gouvernement a décidé d'un crédit d'impôt sur le revenu pour réduire l'impact de la progression du froid. À partir de 2024, le crédit d'impôt sera remplacé par une adaptation permanente du barème de l'impôt qui comprend une réduction d'impôt de 6,3 %. Étant donné que toutes les mesures de soutien aux ménages, à l'exception de la réduction de la TVA, seront prolongées en 2024, la consommation privée devrait rester solide. Le commerce extérieur a freiné la croissance économique en 2023, en raison de la baisse de la demande des principaux partenaires commerciaux du Luxembourg (la France, l'Allemagne et la Belgique représentent 54 % des exportations de biens). Comme l'Allemagne devrait connaître une légère reprise en 2024 et que l'économie belge sera elle aussi un peu plus dynamique, le commerce extérieur pourrait cette fois contribuer positivement à la croissance du Luxembourg.

Les comptes publics restent déficitaires en 2024

Le déficit public a fortement augmenté en 2023, sous l'effet des importantes mesures de soutien et de la baisse des recettes fiscales, due aux crédits d'impôt et au ralentissement de l'activité dans le secteur financier. En 2024, avec la prolongation de la plupart des mesures de soutien, les comptes publics resteront probablement déficitaires, malgré une légère amélioration des recettes fiscales grâce au rebond de l'activité. Ces déficits, conjugués à l'augmentation de la charge d'intérêt, feront grimper la dette publique. Celle-ci restera toutefois l'une des plus faibles de la zone euro, toujours en dessous du seuil de 30 % du PIB, objectif politique fixé dans l'accord de coalition de 2018.

En revanche, le compte courant restera excédentaire. Alors que l'excédent des échanges de biens connaîtra une légère amélioration en 2023 et 2024 grâce à une amélioration des termes de l'échange et à une demande étrangère de biens un peu plus forte de la part du Luxembourg, le principal impact proviendra de l'important excédent des services (31 % du PIB en 2022, principalement attribuable aux services bancaires et financiers). Après un certain essoufflement en 2023, il devrait se redresser progressivement en 2024. Cet important excédent fait généralement plus que compenser l'important déficit de la balance des revenus primaires imputable au rapatriement des dividendes des investissements de portefeuille massifs dans le pays (29% du PIB).

Nouveau gouvernement pour le Luxembourg, forcément avec le CSV

Comme prévu, le parti chrétien-démocrate CSV, sous la direction de Luc Frieden, a remporté les élections générales d'octobre 2023 avec 21 des 60 sièges du parlement. Le CSV est traditionnellement le parti le plus fort au Luxembourg, mais il a perdu une partie de ses parts au fil des ans, en particulier lorsque de nouveaux partis comme le parti populiste-droitier ADR (Alternative démocratique de réforme) ou le parti pirate libertaire sont entrés dans le système des partis. En raison de la baisse de la part du CSV lors des deux dernières élections, le parti social-démocrate LSAP, le parti démocrate libéral (DP) et les Verts ont pu former un gouvernement sous la direction du Premier ministre Xavier Bettel (DP) à partir de 2013. Toutefois, lors des élections de 2023, alors que la part du CSV est restée inchangée, les Verts n'ont obtenu que 4 sièges (contre 9 auparavant), tandis que le PD (14 sièges, +2) et le LSAP (11 sièges, +1) n'ont pas réussi à compenser cette baisse. L'ADR (5 sièges), les Pirates (3 sièges) et la Gauche (2 sièges) ne jouent qu'un rôle mineur au parlement. Le lendemain, le gouvernement démissionne officiellement, mais reste en place jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement prête serment. Pour le nouveau gouvernement, deux combinaisons de coalition sont probables, toutes deux avec le CSV. Ce dernier peut former une coalition avec le LSAP (ce qui a été le cas dans 10 des 18 cabinets depuis 1951) ou avec le DP (ce qui a été le cas dans 5 cabinets). Bien que le LSAP ait un programme légèrement plus axé sur les questions sociales que le DP, l'identité du partenaire de coalition du CSV ne changera pas la donne en ce qui concerne l'orientation politique du gouvernement au cours de ce mandat. Le système politique luxembourgeois étant très stable, la formation d'un nouveau gouvernement devrait se dérouler sans problème majeur et les prochaines élections générales sont prévues pour 2028.

Dernière mise à jour : octobre 2023

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