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République centrafricaine

République centrafricaine

Population 4,9 millions
PIB par habitant 525 $US
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) 1,0 1,0 0,5 2,5
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,9 4,3 4,5 4,0
Solde public / PIB (%) -3,4 -6,0 -4,8 -0,1
Solde courant / PIB (%) -8,6 -10,8 -14,1 -7,5
Dette publique / PIB (%) 43,4 47,6 46,3 44,7

(e) : Estimation (p) : Prévision *Dons inclus **Coopération internationale incluse

POINTS FORTS

  • Potentiel agricole (bois, coton, café), sylvicole et minier (diamant, or, uranium)
  • Importance du soutien financier international
  • Appartenance à la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC)

POINTS FAIBLES

  • Extrême pauvreté très répandue
  • Fragilité et instabilité des conditions sécuritaires et politiques provoquant d’importants mouvements de population dans et en-dehors du pays
  • Faible diversification économique
  • Forte dépendance à l’égard des exportations de matières premières
  • Exportation illégale d’or et de diamant nuisible aux recettes publiques
  • Dépendance aux importations des denrées alimentaires et de pétrole (représentant respectivement 17% et 30% de ses importations totales de biens)

Appréciation du risque

Croissance soumise à l’insécurité intérieure et à la situation mondiale

Bien que la République Centrafricaine (RCA) n’ait été que faiblement impactée en terme sanitaire par la pandémie de la COVID-19, ses conséquences économiques au niveau mondial, couplées aux troubles internes et à l’éclatement de la guerre en Ukraine ont nui à la croissance en 2022. Bien que positives, les perspectives pour 2023 sont sujettes à l’évolution de la sécurité intérieure, dont une détérioration pourrait pousser le Cameroun à fermer le corridor Douala (principal port de la région se situant au Cameroun) –Bangui comme en 2021, bloquant ainsi une grande partie des échanges Centrafricains. Cela étant, en 2023, même encore fragile, l’amélioration de la sécurité intérieure devrait continuer à affermir l’activité économique soutenue par une augmentation de la consommation privée associée à une production agricole et industrielle solide. L’économie de la RCA profitera de ses exportations (plus de 14% du PIB en 2021), en particulier de bois, or, diamant, café, et coton (qui représentent ensemble 85% de ses recettes d’exportations), qui seront stimulées par des cours encore élevés et la reprise des échanges, sous condition que la situation sécuritaire ne se détériore pas. De plus, les dépenses sociales seront soutenues par le retour de l’aide internationale. Néanmoins, la hausse des prix à l’importation du pétrole et des denrées alimentaires, dont la RCA est fortement dépendante, pèsera sur les perspectives économiques. Le franc CFA étant indexé à l’euro, les pressions inflationnistes au sein de la RCA restent relativement modérées par rapport à certains pays voisins. La Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) devrait suivre le resserrement de la politique monétaire de la BCE et ainsi relever progressivement son taux directeur atteignant 4,5% d’ici fin 2022 et jusqu’à 5,75% en 2023.

 

Une dépendance accrue à l’aide extérieure

Alors que la situation budgétaire s’était fortement détériorée en 2021 du fait d’une baisse des recettes publiques, du report de l’appui budgétaire de donateurs (Banque Mondiale, UE, AFD) en raison des tensions politiques post-électorales et du manque de transparence dans les dépenses de sécurité, son amélioration, largement entamée en 2022, devrait continuer en 2023. En effet, après avoir noté des progrès satisfaisants dans la mise en œuvre du programme de référence approuvé en décembre 2021 (dont l’objectif est d’aider la RCA à faire face aux défis économiques causés par la crise sécuritaire et de renforcer sa gouvernance), le FMI devrait de nouveau accorder une facilité élargie de crédit (FEC) d’ici fin 2022. Celle-ci encouragerait un retour de financements d’autres partenaires multilatéraux et permettrait au gouvernement d’entreprendre des réformes structurelles pour renforcer les finances publiques, la transparence budgétaire et la gouvernance. Néanmoins, la mise en place de ces réformes structurelles pourrait rencontrer des difficultés si des problèmes de sécurité venaient encore à surgir. En 2022, les dons des bailleurs de fonds internationaux devraient avoir représenté 8% du PIB, soit près de 50% des recettes totales du gouvernement. En parallèle, le poids de la dette publique devrait poursuivre sa tendance décroissante, alors que sa part extérieure (70%), principalement détenue par des créanciers multilatéraux (FMI et banque mondiale) et bilatéraux (Inde, Chine, Congo), représente plus de 30% du PIB en 2022. Le non-décaissement de l’appui budgétaire initialement prévu au premier semestre 2022, ainsi que la hausse des prix à l’importation ont fortement creusé le déficit du compte courant. Il devrait se réduire en 2023 grâce à une hausse des exportations.

 

La sécurité au cœur des enjeux politiques

Le RCA demeure dans une situation politique et sécuritaire très précaire depuis l’amorcement d’une guerre civile en 2013. Malgré un accord de paix signé en février 2019 entre le gouvernement et les différents groupes rebelles, visant à intégrer des représentants rebelles au sein du gouvernement et de permettre à l’armée nationale de reprendre le contrôle du territoire, la situation sécuritaire reste très dégradée, notamment suite à la réélection contestée du président Faustin-Archange Touadéra en février 2020. En effet, alors que l’élection s’est focalisée sur les enjeux sécuritaires essentiels pour la reprise économique, de fréquents affrontements opposent toujours les partisans du président à la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) (mouvement armé créé en 2020 par la fusion de six groupes rebelles) qui se voit marginalisée. Ces confrontations ont empêché la bonne tenue des élections législatives qui se sont finalement déroulées entre mai en août 2021. Elles ont débouché sur une majorité relative pour le parti présidentiel avec 40 des 140 sièges, mais qui peut compter sur plusieurs partis et députés indépendants alliés. En 2023, le gouvernement fera donc toujours face aux défis du rétablissement de la sécurité et de l’intégrité territoriale du pays en plus des pressions inflationnistes faisant suite au conflit russo-ukrainien. Le déploiement du vaccin contre la COVID-19 reste aussi au centre des attentions, alors que seulement 22% de la population était entièrement vaccinée en mai 2022. Sur le plan international, les relations de la RCA resteront tendues avec l’Occident à cause de ses liens avec la Russie, notamment sur le plan militaire via la présence d’instructeurs et la collaboration de ses forces armées avec le groupe Wagner ; mais aussi économique. De plus, la RCA connaît également des tensions transfrontalières avec le Cameroun en raison de la présence sur son territoire de groupes rebelles qui entreprennent des raids chez son voisin.

 

Dernière mise à jour : Novembre 2022

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