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Zambie

Zambie

Population 19,5 millions
PIB par habitant 1 095 $US
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -2,8 3,6 4,7 4,1
Inflation (moyenne annuelle, %) 15,7 22,0 11,1 9,5
Solde public / PIB (%) -13,8 -8,5 -9,4 -7,1
Solde courant / PIB (%) 12,0 7,6 1,4 0,3
Dette publique / PIB (%) 150,3 126,0 122,8 n/a

(e) : Estimation (p) : Prévision

POINTS FORTS

  • Richesse minière (cuivre, cobalt, nickel, uranium, or, diamant, manganèse)
  • Richesse agricole (maïs, tabac)
  • Potentiel hydroélectrique majeur

POINTS FAIBLES

  • Dépendance au cuivre, accentuée par celle vis-à-vis de la Chine, principale importatrice du minerai
  • Enclavement et dépendance aux voies de communication des pays voisins
  • Production d’électricité reposant quasi exclusivement sur l’hydro-électricité, réseaux de transport défaillants
  • Fortes inégalités, carences sanitaires, éducatives et administratives
  • Défaut souverain en 2020 et endettement extérieur insoutenable

Appréciation du risque

Malgré les contraintes budgétaires et un environnement mondial volatil, la reprise continue

Le cours élevé du cuivre, la mise en service de la centrale hydroélectrique de Kafue Gorge Lower, le retour à la normale des précipitations, et l’amélioration de la confiance des marchés depuis l’élection d’Hakainde Hichilema en 2021 ont permis, et continueront, de soutenir la croissance de l’économie. En 2023, si elle rencontrera encore des obstacles, l’activité devrait s’affermir dans le sillage de la consommation privée soutenue par l’augmentation des dépenses sociales visant à réduire la pauvreté et les inégalités. Le gouvernement déploiera un nouveau programme de soutien à l’agriculture pour la saison 2023/24, soutenant ainsi les revenus de nombreux ménages (près de 50 % de la population active employée dans le secteur). Les revenus des ménages devraient aussi bénéficier  de l’atténuation des pressions inflationnistes grâce à l’appréciation continue du kwacha - avec la perspective de resserrements monétaires de la Banque de Zambie dont le taux directeur est maintenu à 9% depuis fin 2021. Le regain de confiance des investisseurs suite au changement de gouvernement, qui a officialisé un accord sur une facilité élargie de crédit (FEC) avec le FMI allant de pair avec la restructuration de la dette avec ses créanciers extérieurs, et les prix favorables du cuivre, continueront de soutenir la devise, apportant une désinflation progressive en 2023.  La production et les prix élevés du cuivre  (représentant plus de 70% des exportations ces dernières années) ainsi que l’ouverture de la plus grande mine de nickel d’Afrique en juillet 2022 généreront une hausse des recettes d’exportations. Toutefois, les retombées mondiales du conflit ukrainien et la poursuite de la politique de zéro-COVID de la Chine (l’un de ses principaux partenaires commerciaux) pourraient réduire les perspectives à l’exportation, notamment pour le cuivre et le tourisme. Tandis que le cours du cuivre et la réintroduction de la déductibilité des redevances minières de l’impôt sur les sociétés favoriseront le secteur minier, le développement du secteur manufacturier pourrait bénéficier de nouvelles exonérations fiscales pour les investissements orientés vers l’exportation et de la baisse de l’impôt sur les sociétés (de 35 à 30%). L’assainissement budgétaire induit  par l’accord avec le FMI pèsera toutefois sur la consommation et l’investissement publics. 

 

La nouvelle administration face aux défis budgétaires

A la faveur  de la  nouvelle hausse des recettes minières, du versement d’un dividende record par la banque centrale et de la réforme de subventions régressives (via notamment la suppression des subventions aux carburants en septembre 2022 et la réforme des subventions agricoles à partir de 2023), le déficit public devrait à nouveau se réduire en 2023. Le gouvernement continuera à mettre en œuvre un assainissement budgétaire afin de remettre la dette publique sur une trajectoire soutenable suite au défaut sur sa dette extérieure (69.5 % de la dette publique en 2022) en novembre 2020. L’obtention d’une FEC d’un montant d’environ 1.3 milliard d’USD du FMI en août 2022, et la restructuration de la dette par les créanciers bilatéraux et privés, au premier rang desquels la Chine , permettront de soutenir le plan de réforme économique interne. Alors que les autorités tenteront de préserver les dépenses sociales, notamment en matière de santé, d’éducation et d’aides à l’agriculture, celles d’investissement devraient baisser. La croissance des recettes, grâce à l’activité plus dynamique, devrait être limitée par les exonérations et baisses d’impôts visant à attirer les investissements privés. Afin de limiter l’accumulation de dette, les autorités entendent ne pas contracter de nouveaux prêts non-concessionnels (près de 70 % de la dette extérieure), sauf pour des opérations de refinancement. Le plan d’ajustement budgétaire devrait conduire à un surplus du solde primaire en 2023, alors que celui-ci atteignait un déficit de 6% du PIB en 2021.  L’excédent du compte courant devrait continuer à se réduire en 2023. La hausse des importations devrait éroder le large excédent commercial, alors que la progression des recettes cuprifères et touristiques seront modestes, notamment avec un cours du cuivre à la baisse après avoir atteint un pic.   L’allocation en DTS du FMI dans la deuxième moitié de 2021 a permis de renflouer les réserves de change, qui devraient poursuivre sur leur lancée en 2023 pour atteindre 3,9 mois de couverture d’importations, offrant plus de marges de manœuvre à la Banque de Zambie. 

 

Les tensions politiques et sociales s’apaisent

Les élections d’août 2021 se sont soldées par la lourde défaite du président sortant Edgar Lungu et du Front Patriotique (PF), dès le premier tour, face au candidat de l’opposition Hakainde Hichilema (Parti uni pour le développement national, UPND). Obtenant plus de 59 % des voix, l’UPND et M. Hichilema mettent fin à 10 ans au pouvoir du PF. Bénéficiant d’une majorité à l’Assemblée (92 sièges sur 165), le nouveau président a annoncé qu'il prendrait des mesures pour lutter contre la corruption, rétablir la viabilité de la dette, et promouvoir les investissements. Les négociations avec le FMI, avec lequel un accord sur un programme de financement a été trouvé fin août 2022, et l’accord de restructuration de la dette avec les créanciers extérieurs, constituent une étape essentielle pour atteindre ces deux derniers objectifs. Avec à peine 21% de sa population entièrement vaccinée en juin 2022, le déploiement du vaccin contre la COVID-19 restera une tâche prioritaire. Le climat social, tendu à l’approche des précédentes élections, semble maintenant en voie d’apaisement grâce au leadership du nouveau président. Cependant, la frustration liée à une situation économique fragile, la prévalence de la pauvreté, le ressentiment à l’égard de l’influence de la Chine dans l’élaboration des politiques zambiennes, et la mise en œuvre de futures mesures d’austérité pourraient rapidement s’amplifier.

 

Dernière mise à jour : Septembre 2022

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