Piliers du tissu économique français, les petites entreprises jouent un rôle clé dans la vitalité de l’économie française. Coface lance aujourd’hui le premier Indice de Santé Économique des TPE/PME, qui offre une mesure inédite et synthétique de la vitalité de ces entreprises.
L’Indice Coface de Santé Economique des TPE/PME : méthodologie et enseignements clés
Pour cette première édition, l’indice s’établit à 2,7 sur 5, traduisant une situation contrastée, dans un contexte économique marqué par le ralentissement de l’activité, une rentabilité sous pression et des retards de paiement persistants. Construit à partir d’une enquête menée auprès de 814 dirigeants et responsables financiers1, il repose sur quatre composantes :
- la perception de la situation financière,
- l’évolution de l’activité et de la rentabilité sur l’année écoulée,
- et les tensions liées aux retards de paiement.
L’objectif de cet indice est de suivre dans le temps l’évolution de la santé économique des petites entreprises françaises, d’éclairer les décideurs et acteurs économiques publics et privés et de contribuer à une meilleure compréhension des enjeux auxquels ces structures font face.
Une rentabilité sous pression qui fragilise les projections
2024 a marqué un tournant difficile pour les petites entreprises. Interrogées sur leur bilan de l’année passée, 47% des TPE et PME confirment une rentabilité en baisse. Plus alarmant encore, 40% enregistrent un recul de leur chiffre d’affaires.
Trois facteurs expliquent cette dégradation :
- la diminution de la demande,
- l’augmentation des retards de paiement
- et la hausse des coûts hors salaires.
Ces trois défis s’ajoutent à des problématiques structurelles et conjoncturelles telles que les contraintes administratives et règlementaires et l’instabilité politique.
Le casse-tête du financement : 76% des refus portent sur la trésorerie
Fortement liée à la rentabilité, la trésorerie constitue un enjeu majeur pour les TPE et PME. La dégradation de la rentabilité pousse les petites entreprises vers l'endettement. 58% d’entre elles ont dû solliciter des financements à court terme pour leurs besoins de trésorerie.
Problème : l'accès au crédit se complique. 22% des petites entreprises n'ont pas obtenu le financement souhaité sur les 12 derniers mois. Pire encore, 76% des refus portaient sur le financement de la trésorerie.
Retards de paiement : le maillon faible de la trésorerie
En moyenne, les petites entreprises doivent attendre près de 47 jours pour être réglées. Dans plus de la moitié des cas, les paiements interviennent entre 30 et 60 jours, et dans 14 %, ils dépassent même les 60 jours. 84% des dirigeants considèrent ces retards comme une menace directe pour la santé financière de leur entreprise. Ces retards ne sont donc pas un simple aléa de gestion : ils fragilisent durablement la trésorerie des entreprises et les obligent souvent à recourir à des financements externes coûteux pour faire face aux décalages de règlement.
Des outils de financement court terme largement sous-exploités
Paradoxe : alors que près d’un besoin de financement sur deux concerne la trésorerie, les outils spécialisés de court terme restent peu utilisés. Seuls 30% des entreprises ont recours au découvert bancaire. Les mécanismes plus spécifiques comme l’affacturage, la mobilisation de créances et le crédit fournisseur sont encore plus délaissées.
La gestion du poste client, un enjeu stratégique encore trop largement porté par le dirigeant
Dans la majorité des TPE/PME (52%), le suivi des encaissements est directement assuré par le dirigeant. Cette centralisation se révèle chronophage puisque 61% des dirigeants estiment que le temps consacré à la gestion du poste clients pourrait être optimisé. Les fonctions spécialisées restent très marginales : seules 8% des entreprises déclarent disposer d’un responsable recouvrement, et 1% d’un credit manager.
Cette organisation expose dangereusement les entreprises aux impayés. Malgré le recours massif aux relances classiques (91%), les outils de protection spécialisés demeurent largement ignorés : l'assurance-crédit n'est utilisée que par 10 % des entreprises, bien qu'un tiers des dirigeants en reconnaisse l'efficacité potentielle.
Résultat : 57% des dirigeants estiment leur entreprise insuffisamment protégée face aux retards de paiement, révélant un marché sous-équipé en solutions de sécurisation de la trésorerie.
Perspectives 2025-2026 : une reprise incertaine et des fragilités persistantes
Pour 2025, un tiers des dirigeants anticipent un recul de leur carnet de commandes, tandis que la moitié table sur une stabilité, signe d’une reprise encore en suspens.
En 2026, plusieurs fronts devront être surveillés de près :
- l’évolution des délais de paiement dans un contexte de trésorerie sous tension,
- l’impact des politiques publiques sur l’accès au financement
- et les conditions de crédit ainsi que la capacité des entreprises à préserver leurs marges face à la hausse des coûts.
S’ajoutent à cela la vitesse d’adoption des outils numériques pour sécuriser la gestion du poste clients, et le rôle des partenaires financiers dans l’accompagnement des petites structures.
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1- Première édition du baromètre annuel « Les TPE et petites PME à la loupe », dédié à la santé économique, au financement et aux perspectives des petites entreprises françaises, menée auprès de 814 dirigeants et responsables financiers de TPE et petites PME.