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Timor oriental

Timor oriental

Population 1,3 millions
PIB par habitant 1 754 $US
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Evaluation des risques pays
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%)* -8,5 1,5 2,3 3,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,5 3,8 7,5 4,8
Solde public / PIB (%)* -21,5 -30,8 -41,6 -66,2
Solde courant / PIB (%)* -16,2 1,8 -11,6 -39,4
Dette publique / PIB (%)* 11,4 10,0 11,2 15,4

(e) : Estimation (p) : Prévision *PIB non-pétrolier

POINTS FORTS

  • Réserves de pétrole et de gaz en mer de Timor
  • Fonds souverain (1200% du PIB)
  • Dollarisation totale limitant le risque inflationniste
  • Soutien de la Communauté des pays de langue portugaise
  • Destination touristique attrayante (sites naturels protégés, riche patrimoine culturel)
  • 44ème sur 167 au Democracy Index 2020 d’EIU (5ème pays asiatique/ 7ème avec l’Australie et la Nouvelle Zélande)

POINTS FAIBLES

  • Vulnérabilité aux catastrophes naturelles (glissements de terrain, typhons, inondations) ; Infrastructures sous-développées (santé, éducation, transport)
  • Très forte dépendance aux revenus pétroliers et aux importations alimentaires (faible développement de l’agriculture)
  • Déficit en capital humain
  • Près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté
  • Taux de chômage élevé chez les jeunes (40 %)
  • Faible intermédiation bancaire

Appréciation du risque

Croissance économique soutenue par le rebond de l’investissement public 

Tirée par la reprise partielle de la consommation et la hausse des recettes pétrolières, l’activité économique a rebondi en 2021, retrouvant son rythme de croissance d’avant-crise. La croissance s’accélérera en 2022 avec la levée progressive de l’état d’urgence et le rétablissement de l’agriculture après le cyclone Seroja et les crues soudaines de 2021. Après que la croissance de la consommation (1,5% en 2021) ait été limitée par la recrudescence des cas de COVID-19 et les inondations dans de nombreuses régions, elle devrait s’intensifier en 2022. L’économie sera stimulée par d’importants investissements publics en partenariat avec le privé, principalement dans l'amélioration des infrastructures, axée sur la construction de routes, de logements sociaux, le développement des ports (Dili, Tibar) et d’infrastructures touristiques (Cristo Rei), ainsi que le développement de champs offshore (le projet gazier Greater Sunrise). Le secteur pétrolier stimulera aussi la croissance du PIB par la campagne de forages intercalaires menée par l’entreprise pétrolière australienne Santos. Ce projet, devant se terminer en 2022, devrait permettre de développer des réserves supplémentaires de gaz naturel, afin de prolonger la durée de vie du champ Bayu-Undan, dont les ressources devraient être épuisées d’ici 2023. La production de pétrole a augmenté de 30,7 % en glissement annuel au deuxième trimestre de 2021, et devrait suivre cette pente ascendante en 2022. De plus, sous réserve de l’achèvement du port en eau profonde de Tibar Bay, prévu en 2022, le pays bénéficiera d’un meilleur accès au marché mondial améliorant ses échanges commerciaux. Ce partenariat public-privé, attribué à la société française Bolloré Ports, prévoit l’investissement de près de 500 millions de dollars US, sur 30 ans. Alors que le secteur agricole contribuera massivement au rebond des exportations (café) et importations (riz et maïs), le secteur des services sera encore largement pénalisé par les restrictions sur les voyages internationaux. Les perspectives de croissance de 2022 sont sous la menace du risque climatique (inondations, crues meurtrières, typhons) qui mettrait en péril les récoltes et détruirait les infrastructures. En avril 2021, les inondations ont, par exemple, détruit respectivement 12 et 9% des superficies plantées de riz et de maïs.  

 

Déficits jumeaux financés par le Fond Pétrolier

Le plan de relance du gouvernement, prévoyant une hausse de 30% des dépenses publiques sur 3 ans, creusera le déficit public. Sur le modèle du budget de 2021, le budget de 2022, estimé à 1 ,7 milliards de dollars, insistera sur les investissements dans l’agriculture, le tourisme et la politique sociale (hausse du budget pour la construction d’écoles du secondaire et amélioration de la formation du personnel de santé). L’ensemble de ces projets sera principalement financé par le Fonds pétrolier (FP) et l’aide internationale, fournissant respectivement 75% et 20% des recettes publiques. Bien que les retraits du Fonds soient limités à 3% de la richesse estimée (actifs du fonds et revenus anticipés des hydrocarbures), les retraits excédentaires sont autorisés et exercés. Le gouvernement a une gestion peu soutenable du Fonds (alimenté par les revenus d’investissement et les recettes d’hydrocarbures) qu’il utilise pour financer une grande partie des dépenses publiques. Toutefois, une telle gestion lui permet de conserver un faible niveau d’endettement.

 
Le déficit courant augmentera en 2022 en raison du fort déficit commercial. La facture des importations de biens d’équipements, tirées par les investissements publics, et de céréales (représentant environ 40 % des besoins alimentaires totaux du pays), alourdies par la hausse des prix mondiaux, compensera largement les recettes pétrolières et gazières (95% des revenus d’exportations). La balance des services restera également déficitaire, car le tourisme ne retrouvera pas son niveau d’avant crise. Malgré une diminution des sommes en provenance du FP, celles-ci, couplées à une hausse de la dette publique extérieure entièrement concessionnelle et multilatérale, et qui reste légère, financeront le déficit.

 

Scène politique morcelée et animée par les cohabitations périodiques

En 2020, suite à l’éclatement de la coalition gouvernementale, le Premier ministre José Maria de Vasconcelos, également appelé Taur Matan Ruak, en a formé une nouvelle, quadripartite, comprenant le Parti de libération du peuple, le Front révolutionnaire (Fretilin) du Président Francisco Guterres élu en 2017 et du Premier ministre, le Parti démocrate et le KHUNTO. Cette nouvelle coalition contrôlant la majorité des sièges au Parlement a permis de calmer le jeu politique et d’assurer l’exécution des réformes indispensables à la reprise économique. Cependant, la prochaine élection présidentielle en 2022, suivie rapidement des législatives, devrait être très disputée entre le Fretilin et le CNRT, principal parti au Parlement et de l’opposition, et pourrait marquer le retour de l’instabilité politique et d’une cohabitation houleuse, en cas de victoire du candidat du CNRT.

 
Après de nombreux différends sur la frontière maritime avec l’Australie, les deux pays ont adopté en 2019 un traité résolvant la question du champ pétrolier et gazier Greater Sunrise en faveur du Timor-Oriental. L’attribution de l’essentiel des revenus du champ au Timor-Leste a alors apaisé les tensions. Enfin, sa demande d’adhésion à l’ASEAN, présentée en 2011, est toujours en cours de négociation.

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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