Albanie

Europe

PIB / Habitant ($)
8 299,3 $
Population (en 2021)
2,8 Millions

Evaluation

Risque Pays
B
Climat des affaires
B
Précédemment
B
Précédemment
B

suggestions

Résumé

Points forts

  • Compétitivité-prix de la main d’œuvre et potentiels gains de productivité
  • Régime de change flottant
  • Potentiels minier, énergétique et touristique
  • Proximité avec le marché italien (détroit d’Otrante)
  • Ouverture des négociations d’adhésion à l’UE en juillet 2022, accès au financement européen via le plan de croissance pour les Balkans occidentaux jusqu’en 2027

Points faibles

  • Insuffisance de l’investissement public : sous-développement des infrastructures routières, touristiques et énergétiques
  • Large économie informelle, corruption et crime organisé, avec ramifications européennes, préjudiciables aux recettes de l’Etat et à l’attractivité
  • Exportations à faible valeur ajoutée et peu diversifiées (tourisme, textiles, minéraux, produits agricoles), principalement vers l’Italie
  • Fuite des cerveaux et dépendance aux remises des expatriés (8,6% du PIB en 2023)
  • Consommation privée centrale pour la croissance, malgré la pauvreté et le chômage
  • Investissement privé concentré dans le secteur de la construction, notamment liée au tourisme
  • Dépendance à l’hydroélectricité (98% de sa production d’électricité en 2022) sensible à la saisonnalité des pluies

Echanges commerciaux

Export des biens en % du total

Europe
66%
Kosovo
10%
Macédoine du Nord
4%
Chine
2%
Monténégro
2%

Import des biens en % du total

Europe 44 %
44%
Chine 11 %
11%
Turquie 10 %
10%
Inde 4 %
4%
Serbie 3 %
3%

Perspectives

Les perspectives économiques mettent en lumière les opportunités et les risques à venir, aidant à anticiper les changements majeurs. Cette analyse est essentielle pour toute entreprise cherchant à s'adapter aux évolutions du marché.

Croissance robuste, toujours soutenue par la demande intérieure et le tourisme

En 2025, la croissance reste robuste grâce, notamment, au soutien renouvelé de la demande intérieure. La consommation des ménages s’appuie sur un marché du travail toujours dynamique et la confirmation de la stabilisation de l’inflation en dessous de l’objectif de 3% de la banque centrale albanaise. D’autre part, l’investissement bénéficie de meilleures conditions financières et de la mise en œuvre des fonds européens destinés aux pays balkaniques candidats, et répartis en fonction du PIB et de la population de chaque pays. Ainsi, l’Albanie pourrait recevoir jusqu’à 922 millions d’euros en prêts et subventions d’ici son adhésion sous conditions de la complétion des objectifs fixés. De plus, l’essor du tourisme continue de stimuler l’investissement privé et public dans la construction résidentielle et d’infrastructures d’envergure (aéroport, port maritime, réseau de transport…).

Par ailleurs, les exportations sont portées par les services qui continuent de bénéficier du développement du secteur touristique (26% du PIB en 2024), soutenant au passage le lek. Le tourisme a de nouveau battu des records en 2024 avec 11,7 millions d’arrivées internationales (+15,2% par rapport à 2023) et près de 5 milliards d’euros de dépenses des touristes étrangers (+55%). D’autre part, les exportations de biens devraient connaître une reprise progressive après deux années de forte contraction liée à un environnement extérieur défavorable et l’appréciation du lek. Néanmoins, la demande extérieure sera sujette à la lente reprise des partenaires européens, dont l’Albanie dépend fortement, alors que leur activité industrielle est soumise aux incertitudes entourant les potentiels droits de douane américains.

Un déficit commercial structurellement élevé

Le budget 2025 prévoit un montant historique de 8,2 milliards d’euros de dépenses publiques (32% du PIB) dont 1,6 milliard d’euros d’investissements (6,2% du PIB). Ces investissements sont principalement destinés à financer un large éventail de projets d’infrastructures, avec notamment l’amorce de la construction du port de Porto Romano, l’extension d’axes routiers et des réseaux énergétiques. De l’autre côté, les recettes sont accrues par la forte activité domestique, la hausse du produit de l’impôt sur le revenu, suite à l’augmentation salariale significative dans le secteur public de juillet 2024, ainsi que la lutte contre l’informalité et l’évasion fiscale. Cela contiendra l’augmentation du déficit global. Le solde primaire (c-à-d. hors intérêts de la dette) devrait, quant à lui, être équilibré. Dans ce contexte, le ratio d’endettement poursuivra sa réduction, grâce aux bonnes performances économiques et à l’appréciation du lek (environ 45% de la dette étant libellée en devises étrangères).

Le déficit de la balance courante devrait croître en 2025, tiré par l’élargissement du déficit de la balance des biens et un ralentissement de la croissance du tourisme. Si l’appréciation du lek permet de diminuer le coût des importations, notamment d’énergie, de produits intermédiaires et de biens d’équipement, les exportations, déjà limitées et sujettes à l’incertitude européenne, risquent en revanche d’être pénalisées. De plus, les importations seront tirées par la forte demande intérieure, particulièrement pour le secteur de la construction. En parallèle, l’essor du tourisme, bien qu’à un rythme plus modéré, continuera de soutenir l’excédent des services, et les remises des expatriés entretiendront le solde positif de la balance des revenus secondaires. Les investissements directs étrangers (7% du PIB en 2024), principalement vers la construction, le tourisme et l’énergie, continueront de financer largement le déficit.

Confirmation d’une continuité politique favorisant l’intégration européenne

Face à une opposition faible et divisée par des scandales de fraude et de corruption, le Premier ministre socialiste sortant Edi Rama est arrivé en tête des élections législatives en mai 2025 avec 52.1% des voix. En poste depuis 2013, Edi Rama entame donc son quatrième mandat consécutif. Grâce à sa majorité parlementaire renouvelée avec 82 sièges sur 140 au Parlement, le gouvernement socialiste poursuivra sa lutte contre la corruption et le crime organisé, en vue de l’adhésion à l’Union Européenne. En effet, après l’invasion de l’Ukraine, l’UE a officiellement ouvert les négociations pour l’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du Nord. Les discussions sur les premiers chapitres « fondamentaux » de négociation ont finalement pu être ouvertes en octobre 2024, après qu’elles ont été dissociées de celles de la Macédoine du Nord. Néanmoins, en dépit des efforts en matière de réforme du système judiciaire et de mesures anti-corruption, une adhésion à court terme reste improbable en raison de l’ampleur des réformes encore à mener. Toutefois, les réformes pourraient s’accélérer grâce au plan de croissance de 6 milliards d’euros proposé par l’UE aux pays candidats des Balkans.

Par ailleurs, l’Albanie continuera d’entretenir de bonnes relations avec l’Italie avec qui un sommet intergouvernemental devrait avoir lieu, pour la première fois, au cours de l’année 2025. L’accord sur la reconnaissance mutuelle des cotisations de retraite entre les deux pays entrera en vigueur le 1er juin 2025. Néanmoins, celui de novembre 2023 concernant la délocalisation sur le territoire albanais de la rétention des demandeurs d’asile arrivant en Italie a rapidement rencontré des obstacles juridiques et est encore aujourd’hui inapplicable. Le Tribunal de Rome a en effet rejeté à plusieurs reprises la détention de migrants transférés vers les deux centres en Albanie et a ensuite renvoyé l’affaire à la Cour de justice de l’UE. Ces centres financés par l’Italie sont aujourd’hui plutôt utilisés pour le rapatriement d’immigrés dont la demande d’asile a été rejetée et qui doivent donc être expulsés.

Dernière mise à jour : mai 2025

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