Les études économiques et analyses risques pays et risques sectoriels Coface
Guinée

Guinée

Population 14,3 millions
PIB par habitant 1 128 $US
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Evaluation des risques pays
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Environnement des affaires
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (f)
Croissance PIB (%) 4,9 4,0 4,6 5,0
Inflation (moyenne annuelle, %) 10,6 12,5 12,6 12,0
Solde public / PIB (%)* -3,1 -1,7 -1,9 -3,0
Solde courant / PIB (%)** -13,7 -1,3 -7,0 8,0
Dette publique / PIB (%) 47,0 42,0 39,0 37,5

(e) : Estimation (p) : Prévision *Dons compris **Transferts officiels inclus

POINTS FORTS

  • Un tiers des réserves mondiales de bauxite
  • Gisements de fer, d’or, de diamant, d’uranium et de pétrole encore largement inexploités
  • Potentiel hydro-électrique important

POINTS FAIBLES

  • Dépendance aux cours des produits miniers et de l’énergie
  • Dépendance à la demande chinoise de bauxite
  • Faiblesse des recettes publiques (13 % du PIB)
  • Manque d’infrastructures, notamment dans le secteur électrique et les transports
  • Forte pauvreté (53 % de la population), informalité (50 % du PIB et 70 % de l’emploi), croissance peu inclusive
  • Environnement des affaires difficile

Appréciation du risque

Une croissance soutenue par le secteur minier

En dépit de la pandémie de la COVID-19, la croissance économique a augmenté en 2020, grâce au secteur minier. Encore robuste en 2021, l’activité, devrait se renforcer en 2022. Le secteur minier (25 % du PIB) en restera le principal moteur, porté par la hausse de la production de bauxite, dont l’exportation assure 55 % de l’approvisionnement chinois et 20 % de la production mondiale d’aluminium. Les exportations de minerais seront tirées par la demande soutenue en bauxite et des prix de l’or qui resteront élevés. Cela permettra alors de limiter l’impact de la hausse des importations liées aux investissements sur la contribution nette des échanges extérieurs. De plus, les investissements soutiendront aussi la croissance, bénéficiant notamment de l’amélioration de la fourniture énergétique, suite à la mise en service du barrage hydroélectrique de Souapiti en 2021. Le secteur minier en restera un récipiendaire majeur, avec le projet d’exploitation des gisements de fer de Simandou. En outre, les investissements publics dans les transports créeront aussi des opportunités et soutiendront la croissance du secteur de la construction. Le gouvernement a, par exemple, lancé en 2021, la construction d’une voie ferrée de 650 km pour transporter la future production de minerai issue de Simandou jusqu’au futur port en eau profonde de Matakong. Néanmoins, l’incertitude politique consécutive au coup d’Etat pourrait décourager certains investisseurs si elle persistait. La reprise du secteur des services (employant 34 % de la population active et représentant 40 % du PIB) pourrait aussi être pénalisée par l’incertitude politique en 2022. Elle devrait toutefois être soutenue par la consommation des ménages, restée modeste en 2021, mais qui se renforcerait en 2022 avec l’assouplissement des restrictions de mobilité et la baisse de l’inflation. L’accroissement de l’offre agricole domestique soulagera les pressions inflationnistes dues aux prix élevés des importations de denrées alimentaires. En effet, le secteur agricole, représentant 25 % du PIB et 60 % des emplois, devrait enregistrer de bons résultats en 2022, soutenu par l’appui financier de la Banque mondiale visant à améliorer la productivité (utilisation accrue d’engrais, amélioration des systèmes d’irrigation, hausse de la superficie cultivée). 

 

Des besoins de financement dépendant des acteurs étrangers

Le déficit budgétaire s’est légèrement réduit en 2021 et devrait se stabiliser en 2022. L’augmentation des dépenses en capital liées aux investissements devrait être compensée par une hausse des recettes du secteur minier et une réduction des subventions des tarifs de l’électricité. Son financement nécessitera un recours à l’endettement auprès des bailleurs de fonds internationaux (FMI, BAD, Banque mondiale) et de la Chine, principale créancière, qui détient la moitié de la dette publique extérieure (26 % du PIB). Le ratio de dette publique sur PIB devrait néanmoins se stabiliser en 2022 grâce à la rapide croissance économique.

 

Après s’être amélioré en 2021, le déficit courant devrait se creuser en 2022. La hausse des exportations d’or et de bauxite (90 % des exportations) se reflétera sur la balance commerciale. De plus, la finalisation en 2021 du projet Souapiti devrait modérer les besoins en importations de biens d’équipement. Cependant, la balance des services restera largement déficitaire avec la reprise des achats de services techniques liés à ces projets, notamment ceux de transports. La forte participation étrangère à la production minière entraîne le rapatriement de près de la moitié des recettes nettes d'exportation sous forme de dividendes, augmentant le déficit des revenus primaires. Le solde de la balance des revenus secondaires restera excédentaire grâce à l’aide internationale et aux envois de fonds des travailleurs depuis l’étranger. Le déficit sera financé par les IDE (couvrant 70 % des besoins de financements) et les prêts-projets. Cependant, ces sources de financement pourraient être menacées par l’incertitude politique du pays en 2022.

 

Pression internationale accrue après le coup d’Etat                                    

Le 5 septembre 2021, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, chef du Groupement des forces spéciales (GFS), a annoncé l’arrestation du président Alpha Condé, la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution après s'être emparé du pouvoir par un coup d’Etat. Après avoir prêté serment en tant que président de la Transition en octobre, il a nommé Mohamed Beavogui Premier ministre afin de mener le gouvernement jusqu’à l’organisation d’élections. Néanmoins, aucune date n’a été fixée pour leur tenue, alimentant l’incertitude sur la durée de la transition. Ce bouleversement politique fait notamment suite à la réélection controversée d’Alpha Condé pour un troisième mandat en octobre 2020 qui a occasionné des manifestations, parfois violemment réprimées, et l’arrestation d’opposants. Au pouvoir depuis 2010, le président destitué avait fait adopter une nouvelle constitution en mars 2020 lui permettant de se présenter une troisième fois à l’âge de 82 ans. Dans ce contexte, s’il fut relativement bien accueilli par une partie de la population, ce putsch a été unanimement condamné par la communauté internationale et régionale, notamment par l’Union africaine et la CEDEAO qui ont suspendu le pays de leurs instances. Cette dernière continue de faire pression pour que des élections démocratiques soient organisées dans un délai de six mois, à compter de septembre 2021. La situation expose le pays au risque de sanctions économiques. Par exemple, en novembre 2021, les Etats-Unis ont suspendu l’éligibilité du pays à l’AGOA, programme commercial facilitant l’accès au marché américain. 

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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