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Népal

Népal

Population 29,7 millions
PIB par habitant 1 209 $US
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Synthèse

principaux Indicateurs économiques

  2020 2021 2022 (e) 2023 (p)
Croissance PIB (%) -2,4 4,2 5,8 4,9
Inflation (moyenne annuelle, %) 6,2 3,6 7,7 6,5
Solde public / PIB (%) -5,4 -4,0 -3,5 -5,0
Solde courant / PIB (%) -1,0 -7,8 -12,9 -8,1
Dette publique / PIB (%) 42,4 45,8 49,1 50,5

(e) : Estimation (p) : Prévision *Année fiscale 2023: 15 Juillet 2022 - 16 Juillet 2023

POINTS FORTS

  • Flux de remises d’expatriés (23% du PIB) soutenant la consommation des ménages, principal vecteur de croissance
  • Secteur agricole performant (26% du PIB en 2021 et 80% des emplois)
  • Soutien financier et technique de l’Inde et de la Chine
  • Important bénéficiaire de l’aide régionale (notamment par l’Asian Development Bank) et internationale

POINTS FAIBLES

  • Enclavement, faible accessibilité, dépendance aux ports indiens
  • Manque d’infrastructures, pénurie d’électricité et de carburant, panier d’exportation non diversifié (vêtements et agriculture)
  • Forte dépendance à l’égard de l’économie indienne à travers les importations (65% des importations totales) et les exportations (57% des exportations totales) ainsi que l’ancrage de sa monnaie à celle de sa voisine

Appréciation du risque

Une reprise lente et encore fragile 

Après une chute brutale de l’activité économique au paroxysme de la pandémie de COVID-19 au 1er semestre 2020, qui avait conduit à un arrêt quasi-total des secteurs du transport, du tourisme et de l’éducation, le Népal s’est progressivement relevé, et ce malgré une nouvelle vague particulièrement dévastatrice au mois de juillet 2021. Ce rebond économique devrait se poursuivre en 2022.

 
La reprise a été initialement tirée par le commerce de gros et de détail, les transports et les services financiers, tandis que des moussons favorables ont stimulé la production agricole. En 2021, le tourisme (10% du PIB) est, quant à lui, resté au point mort. En 2022, la croissance devrait plus encore être portée par les services (60% du PIB), grâce au rétablissement de l’hôtellerie et du tourisme, toujours par l’agriculture, dopée par des programmes gouvernementaux d’investissement dans l’irrigation, et, enfin, par l’activité industrielle (textile, tapis, cigarette, ciment…).

 
Du côté de la demande, la consommation privée (80% du PIB) restera le principal moteur de la reprise, grâce à l’amélioration du niveau de confiance des ménages, confortée par la poursuite des aides à l’emploi, à la poursuite de la campagne de vaccination (en septembre 2021, 19,5% de la population était complétement vaccinée) et à une reprise des flux des remises d’expatriés. Leurs transferts devraient notamment reprendre en raison d’une embellie de l’emploi au Qatar et en Malaisie, là où travaille la majorité. L’investissement privé (23% du PIB) a commencé son rebond en 2021, qui devrait se poursuivre, grâce aux programmes gouvernementaux de soutien, notamment aux secteurs les plus fragilisés par la crise, et aux taux d’intérêt relativement bas, car subventionnés. Cependant, celui-ci est toutefois menacé par l’incertitude sanitaire et politique des mois à venir. L’investissement public devrait également repartir, en tant que priorité du gouvernement népalais. En effet, une banque nationale d’investissements a été créée afin d’améliorer la gestion et la mise en place des investissements publics. Ainsi, tous les projets supérieurs à 500 millions de NPR (4 millions de dollars) devront être évalués avant d’être financés, afin de cibler au mieux ceux nécessaires au pays.

 

Des déficits qui se creusent avec la reprise

Le compte courant s’est creusé en 2021 et devrait poursuivre sa tendance en 2022 du fait d’une reprise toujours plus rapide des importations que des exportations et des flux de remises. En effet, les importations seront tirées par la reprise de la demande domestique, en particulier dans le secteur de la construction, et par la hausse des prix des matières premières tel le pétrole (+40% entre janvier et septembre 2021), principal produit importé par le Népal. Les exportations vont également reprendre, dans une moindre mesure, en réponse à la reprise de la demande mondiale, notamment pour les produits agricoles, qui représentent 30% des exportations népalaises (huile de palme, huile de soja, cardamone, etc.). Le niveau d’exportations restera affaibli par rapport au niveau d’avant crise, tant que le tourisme international ne se sera pas complètement rétabli. Ce déficit courant se finance en parti grâce aux financements internationaux, plus nombreux suite à la COVID-19, ainsi qu’aux réserves de change de la Banque Centrale, qui restent élevées (plus de 10 mois d’importations), ce qui permet de conserver l’ancrage de la monnaie avec la roupie indienne.

 

Enfin, le déficit budgétaire devrait perdurer. Les recettes de l’Etat resteront insuffisantes, alors que des dépenses resteront nécessaires pour le maintien des mesures de soutien à l’économie, notamment pour faciliter l’accès au marché pour les plus petites entreprises, les campagnes de vaccination et de nombreux investissements publics. En conséquence, la dette publique se creusera en 2022, mais restera toutefois gérable.

 

Un pays au bord de la crise politique

L'incertitude politique s'est accrue depuis décembre 2020, lorsque le Premier ministre marxiste-léniniste de l’époque, K.P. Sharma Oli, en place depuis 2018, a décidé de dissoudre le Parlement. Ce choix était motivé par les tensions qui agitaient sa majorité, formée de l’addition des marxistes-léninistes et des maoïstes. Ainsi, plusieurs dizaines de milliers de défenseurs du Premier ministre, s’étaient rendus dans la rue pour lui adresser leur soutien. La Cour suprême a annulé la décision de dissolution en rétablissant le Parlement en février 2021, précipitant la scission de la coalition majoritaire bipartite. En mai, après une deuxième tentative de dissolution de Oli, le dirigeant a fait l’objet d’une motion de censure au Parlement. C’est après une dernière tentative du Premier Ministre en juillet 2021 que la Cour Suprême l’a finalement démis de ses fonctions pour désigner à sa place le principal chef de l’opposition, Sher Bahadur Deuba, membre du parti Nepali Congress (NC). Ainsi, le nouveau Premier ministre désigné, nommé à ce poste pour la quatrième fois, se heurte à de nombreux défis : renforcer l’entente au sein de son parti et entre les différents partis, et avant tout s’assurer de la bonne tenue des prochaines élections locales, provinciales et fédérales qui auront lieu en novembre 2022. Si les élections sont retardées, le Népal risque d'être confronté à une crise politique et constitutionnelle.

 
Sur le plan géopolitique, le nouveau Premier Ministre inverse la tendance de son prédécesseur pour suivre un réalignement progressif en direction de l’Inde et s’éloigner de la Chine. Le pays reste une zone d’influence contestée entre les deux géants de la région : il est le troisième principal bénéficiaire de l’aide indienne et fait également partie de l’initiative chinoise Belt and Road.

 

Dernière mise à jour : Février 2022

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