

Oman
Synthèse
principaux Indicateurs économiques
2020 | 2021 | 2022 (e) | 2023 (p) | |
---|---|---|---|---|
Croissance PIB (%) | -3,2 | 3,0 | 5,5 | 2,0 |
Inflation (moyenne annuelle, %) | -0,9 | 1,5 | 2,8 | 2,0 |
Solde public / PIB (%) | -16,1 | -3,2 | 6,0 | 3,0 |
Solde courant / PIB (%) | -17,0 | -6,1 | 6,0 | 4,0 |
Dette publique / PIB (%) | 69,7 | 62,9 | 45,0 | 40,0 |
(e) : estimation (p) : prévision
POINTS FORTS
- Consolidation budgétaire en cours
- Fort potentiel touristique
- Relations équilibrées avec les voisins de la région et les grandes puissances mondiales (États-Unis, Chine, Royaume-Uni), indépendance de la politique étrangère
- Petit producteur de pétrole, mais la production de gaz offre un bon potentiel
- Situation stratégique, avec comme objectif de devenir un centre logistique
POINTS FAIBLES
- Dépendance à l'égard des secteurs du pétrole et du gaz et des services, vulnérabilité aux prix mondiaux de l'énergie
- Niveau élevé de la dette, besoins financiers extérieurs importants en raison de la faiblesse des tampons financiers
- Manque de capacité de l'économie à créer suffisamment d'emplois et à absorber le chômage
Appréciation du risque
L'énergie et les services soutiendront une croissance plus élevée en 2022
Après un rebond modéré en 2021, qui est principalement attribuable à un effet de base et à la hausse des prix de l'énergie, l'économie d’Oman devrait enregistrer un taux de croissance relativement plus soutenu en 2022. Les principaux contributeurs seront la hausse de la production et des prix des hydrocarbures, ainsi que l'assouplissement des mesures restrictives liés à la COVID-19. La part des personnes entièrement vaccinées par rapport à la population totale est passée à 50 % vers la fin de 2021, ce qui a aidé le secteur des services (35 % du PIB) à se redresser. Parallèlement aux efforts de vaccination mondiaux, les recettes touristiques d'Oman (près de 4 % du PIB avant COVID) devraient bondir de plus de 80 % en glissement annuel en 2022 pour atteindre 1,5 milliard USD, aidées également par un effet de base favorable (elles ont chuté de plus de 70 % en 2020 et de 3 % en 2021). Cependant, la baisse du nombre d'expatriés pèsera toujours sur la construction, l'immobilier, les services et les ventes au détail. En effet, la population expatriée qui réside à Oman (environ 40% de la population totale) a diminué de près de 40% à partir de mars 2021, principalement en raison des conditions liées à la COVID-19. D'autre part, la suppression progressive des réductions décidées par les pays de l'OPEP+ en avril 2022 devrait permettre à la production pétrolière d'Oman d'augmenter de près de 10 % en glissement annuel, portant sa production quotidienne de brut et d'autres liquides à 1,1 million de barils par jour (b/j). Les réserves pétrolières du pays arrivant à maturité, Oman se concentre davantage sur le développement de la production de gaz (le secteur minier représente près de 45 % du PIB). La production de gaz pourrait augmenter de 4 % en glissement annuel en 2022 grâce au développement des projets gaziers de Khazzan et de Mabrouk. Couplé à la hausse des prix de l'énergie, ces projets soutiendront la croissance d'Oman. L'augmentation de la consommation des ménages aura également un impact positif sur la croissance. Toutefois, la hausse de l'inflation découlant de l'introduction d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 5 % en avril 2021 freinera davantage l'expansion de la demande intérieure. La croissance des investissements restera faible, principalement en raison des efforts du gouvernement visant à réduire les dépenses fiscales pour diminuer le déficit budgétaire. Les initiatives de diversification économique et les incitations fiscales accordées aux entreprises amélioreront également l'environnement des affaires. Ces efforts soulignent la volonté du gouvernement d'attirer les investissements étrangers pour diversifier l'économie et réduire la part du pétrole en soutenant des secteurs tels que le tourisme, la logistique, l'industrie manufacturière, la pêche et l'exploitation minière, comme mentionné dans son programme Vision 2040.
La situation budgétaire va s'améliorer, mais la dette restera élevée
Avant la crise COVID-19, Oman souffrait déjà d'une faible performance budgétaire et de déficits jumeaux, ce qui a augmenté le niveau de sa dette (dont environ 70 % est externe). Le déficit budgétaire s'est creusé pour atteindre près de 20 % du PIB en 2020 en raison de la crise COVID-19 et du choc pétrolier, ce qui en fait un problème majeur. Après la mise en œuvre de mesures d'assainissement budgétaire en début de période (application d’un taux de TVA, réduction des subventions pour l'eau et l'électricité, réduction des dépenses d'investissement, etc.) et compte tenu du niveau de plus en plus élevé des prix du pétrole et du gaz par rapport aux prévisions, les comptes publics devraient repasser dans le vert en 2022. L'assainissement budgétaire a permis à Oman de réduire son prix du pétrole équilibrant le solde budgétaire, qui passe de près de 120 USD par baril en 2018 à un montant estimé à 106 USD en 2022, selon le FMI. Néanmoins, l’équilibre budgétaire dans son ensemble restera exposé à la volatilité des prix du pétrole (les hydrocarbures représentent environ 75 % des recettes totales). Les réserves internationales devraient s'élever à 15 milliards de dollars (près de 4 mois d'importations), tandis que les autres actifs publics souverains (y compris les fonds souverains) devraient s'élever à environ 27,7 milliards de dollars (environ 30 % du PIB), selon l'IIF. Néanmoins, malgré des réserves suffisantes, le pays aura besoin de financements à long terme supplémentaires de la part de ses voisins et des marchés de capitaux internationaux. Le pays doit honorer des remboursements de dette de 6,3 milliards USD en 2022, contre 4,6 milliards USD en 2021. Afin d'élaborer une stratégie d'endettement et de renforcer le cadre budgétaire, Oman a demandé une assistance technique au FMI. Cela devrait aider le pays à continuer à emprunter sur les marchés internationaux à un coût moindre. Le déficit des comptes courants se réduira en 2022, en lien avec la hausse de la production et des exportations d'hydrocarbures (environ 60 % des exportations totales de marchandises), ce qui contribuera également à maintenir l'arrimage au dollar américain.
La stabilité politique sera maintenue
Le nouveau sultan Haitham bin Tariq al-Said, désigné comme successeur après la mort du sultan Qaboos en 2020, a annoncé que sa politique sera axée sur la réduction de la dette et la création d'emplois, notamment pour les jeunes. En mai 2021, le pays a connu des troubles sociaux, les manifestants omanais réclamant des emplois. Afin de garder la situation sous contrôle, les autorités ont promis certaines mesures visant à créer des emplois dans les secteurs public et privé et à accorder des prestations sociales supplémentaires. Bien que le mouvement de mécontentement puisse ressurgir en raison de la mise en œuvre de nouvelles mesures d'austérité budgétaire, le gouvernement semble être capable de prendre des mesures pour désamorcer la colère du public. Sur le plan géopolitique, Oman devrait conserver son rôle de pont diplomatique entre les États-Unis et l'Iran au cours de la période à venir.
Dernière mise à jour : Février 2022