#Conseils d'experts

Gearing : Définition, calcul et impact sur la structure financière

Le gearing, ou ratio d’endettement, est un ratio clé pour évaluer la structure financière d’une entreprise, sa solvabilité et sa capacité de remboursement. Bien maîtrisé, il devient un levier financier pour financer la croissance tout en préservant la liquidité, la trésorerie et la confiance des créanciers et des actionnaires.

Qu'est-ce que le gearing ?

Le gearing mesure le poids des dettes (généralement dettes financières) par rapport aux capitaux propres (ou fonds propres). Il indique dans quelle mesure l’entreprise finance son actif par capitaux provenant de l’endettement plutôt que par les ressources apportées par les actionnaires et les bénéfices mis en réserve.

Idée centrale : plus le gearing est élevé, plus l’endettement pèse dans le passif.

Enjeux : équilibre entre effet de levier (accroître la rentabilité des capitaux propres grâce à l’emprunt) et exposition accrue aux risques de tension de trésorerie, de non-respect de covenants et, in fine, d’insolvabilité.

Dans l’analyse financière, on distingue souvent :

  • le gearing brut (basé sur la dette totale) ;
  • le gearing net (qui retranche la trésorerie et équivalents de liquidités, le cash, des dettes financières), plus pertinent pour juger la situation financière réelle.

 

Comment calculer le ratio d'endettement ?

Plusieurs ratios financiers sont utilisés, selon la pratique retenue. Les deux formules les plus courantes sont :

1- Gearing « brut »

Gearing brut= Dettes financières totales / Capitaux propres

2- Gearing « net »

Gearing net= (Dettes financières totales  - Trésorerie et équivalents) / Capitaux propres

 

Que mettre dans chaque poste ?

  • Dettes financières : emprunts bancaires (long et court-terme), obligations, lignes de crédit tirées, découverts, leasings financiers.
  • Trésorerie et équivalents : disponibilités, placements très liquides (liquidités).
  • Capitaux propres ou Fonds propres : capital, primes, réserves, résultat, éventuelles provisions réglementées.

 

Interprétation (ordre de grandeur, à ajuster par secteur)

< 0,5 : endettement modéré ; forte autonomie financière.

0,5 – 1,0 : endettement maîtrisé, souvent optimal si la rentabilité économique dépasse le coût de la dette.

> 1,0 : effet de levier fort ; sensibilité accrue aux hausses de taux et aux chocs de cash/BFR.

 

Exemple simple

Dettes financières totales : 10 M€ ; Trésorerie : 2 M€ ; Capitaux propres : 12 M€

Gearing net = (10 – 2) / 12 = 0,67 → endettement net de 67 % des fonds propres.

 

💡 Astuce 💡

Toujours préciser le périmètre (IFRS/FR GAAP), le traitement des immobilisations en leasing, et vérifier la cohérence avec les autres ratios (dette/EBITDA, couverture des intérêts, rotation du fonds de roulement).

 

L'importance du gearing dans la gestion financière

Le gearing irrigue des décisions clés : financement des immobilisations, pilotage du besoin en fonds de roulement (BFR), politique de dividendes, négociation avec les créanciers.

  • Solvabilité & Liquidité : combiné aux ratios de liquidité (courante, immédiate) et au fonds de roulement, il éclaire la capacité de l’entreprise à honorer ses échéances court-terme et long terme.
  • Dialogue bancaire : un gearing maîtrisé facilite l’accès au crédit et améliore les conditions (marges, sûretés, covenants).
  • Gestion du BFR : la qualité des créances clients et la vitesse de roulement des stocks influencent directement la trésorerie et donc le gearing net.

Pour sécuriser la trésorerie d’exploitation, s’appuyer sur l’assurance-crédit Coface contribue à prévenir et à gérer les créances impayées et, en cas de besoin, il est possible de recourir au recouvrement de créances. Ces solutions réduisent l’incertitude sur les encaissements, soutiennent les liquidités et améliorent mécaniquement le gearing net.

 

Les avantages du gearing pour les entreprises

  • Effet de levier : si la rentabilité économique > coût après impôt de la dette, l’effet de levier accroît le ROE (rentabilité des capitaux propres).
  • Coût du capital : la dette (déductible fiscalement) peut abaisser le coût moyen pondéré du capital (WACC) dans des proportions raisonnables.
  • Flexibilité d’investissement : un recours mesuré à l’emprunt permet de financer des projets à forte valeur (capex immobilisations, M&A) sans dilution immédiate des actionnaires..

Bien piloté, le ratio d’endettement devient un outil d’optimisation de la structure financière et de la création de valeur.

 

Les risques associés à un gearing élevé

  • Sensibilité aux taux : hausse des taux → augmentation des charges d’intérêts → pression sur l’excédent brut d’exploitation et le cash-flow.
  • Risque de liquidité : en cas d’allongement des délais clients, le besoin en fonds de roulement grimpe ; avec un gearing déjà élevé, la trésorerie se tend.
  • Covenants & notation : déclenchement de clauses si certains ratios (dette/EBITDA, capacité de remboursement) se dégradent.
  • Risque d’insolvabilité : choc d’activité + créances douteuses = contraction des flux ; l’assurance-crédit et la gestion préventives des impayés deviennent alors essentielles.

 

Le gearing et son influence sur la rentabilité et la solvabilité

  • Rentabilité : à court terme, un peu plus de dette peut doper le ROE via l’effet de levier ; au-delà d’un seuil, le coût du risque et des intérêts ronge la marge et compromet les investissements.
  • Solvabilité : un gearing soutenable s’apprécie avec la capacité de remboursement (dette nette/EBITDA, flux libres), la qualité des actifs circulants (stock, créances), et la résilience des marges.
  • Qualité du passif : profil d’échéances, part court-terme vs long terme, collatéraux, diversification des emprunts (banques, marchés).

 

Comment utiliser le gearing dans le financement des entreprises ?

  1. Fixer une cible de gearing par scénario (normal, stress, croissance) en cohérence avec la cyclicité du secteur.
  2. Agir sur le BFR : réduire les créances à risque (scoring, limites, garanties), accélérer l’encaissement (escompte, affacturage, Paiement comptant international pour certaines opérations), optimiser fournisseurs sans fragiliser la chaîne.
  3. Diversifier les sources : emprunts bancaires, placements privés, dettes de marché, instruments hybrides.
  4. Allonger la duration des dettes et lisser les maturités pour sécuriser la liquidité.
  5. Couvrir les risques (taux, change, contreparties), notamment via l’assurance-crédit et le recouvrement
  6. Piloter la trésorerie : suivre le fonds de roulement, les liquidités, les provisions, et arbitrer entre dette brute et dette nette (détention de cash).

 

Questions fréquentes au sujet du Gearing

Quels sont les autres leviers financiers à considérer en complément du gearing ?

Outre le ratio d’endettement, suivez la couverture des intérêts, le dette nette/EBITDA, la conversion de cash, la rotation des stocks et créances, et la maturité de la dette. Les politiques de dividendes, d’investissement (immobilisations) et les programmes de recouvrement de créances influencent directement la trésorerie et donc le gearing.

 

Comment le gearing peut-il affecter la relation entre les actionnaires et les créanciers ?

Un gearing plus élevé accroît le risque perçu par les créanciers, qui exigeront des covenants plus stricts, tandis que les actionnaires peuvent bénéficier d’un effet de levier positif si la rentabilité suit. L’équilibre passe par une structure financière compatible avec la capacité de l’entreprise à générer du cash et à absorber les cycles.

 

Quels sont les ratios financiers importants à surveiller en plus du ratio d'endettement ?

  • Liquidité courante et immédiate,
  • Dette nette/EBITDA et capacité de remboursement,
  • Fonds de roulement et BFR,
  • Marge brute et opérationnelle,
  • Rotation des créances et des stocks.

Ces ratios complètent la lecture du gearing pour une analyse financière complète.

 

Comment le gearing peut-il être ajusté pour améliorer la flexibilité financière d'une entreprise ?

 

Quels sont les secteurs qui utilisent le plus le gearing pour financer leur croissance ?

Les secteurs capitalistiques (énergie, infrastructures, télécoms), l’industrie lourde, certains segments de la distribution et de l’immobilier mobilisent davantage l’emprunt pour financer des immobilisations lourdes. Les entreprises à cycle de roulement long privilégient aussi des structures d’endettement adaptées à leur BFR.

Découvrez notre solution pour vous

Newsletter

Abonnez-vous et recevez régulièrement les actualités de Coface